Category Archives: Nature
Providencia la magnifique
Au milieu des caraïbes, l’ile vit dans un autre temps. Le rythme est donné par le reggae, les horaires par le soleil. Ici rien ne bouge inutilement, pas de bruit de voiture, pas de pollution… Les mangues tombent des arbres, les poissons pullulent, on mange des langoustes en regardant la mer et en se rappelant les exploits de Sir Henry Morgan. Le très fameux pirate qui se fit connaître grâce un son coup d’éclat contre la ville de Panama en 1671 d’où il repartit avec 175 mules chargées d’or et de pierres précieuses. La légende raconte qu’il est venu caché son trésor dans la grotte “Morgan” à San Andrès. Mais il avait aussi un fort à Providencia, protégé par de nombreux canons encore présent sur l’ile, à peine rouillé.
Un corsaire de son envergure ne pouvait cacher son trésor en un seul et unique lieu. Il est évident qu’une part a été dissimulée dans les pourtours de Providencia. Mais laissons croire les touristes que tout est encore à San Andrès, que s’ils ont de la chance ils deviendront milliardaires en s’achetant des télés bon marché dans le free tax de la ville.
Quant à nous, ne soyons pas naïf, un trésor sorti des entrailles des Andes ne pourrait supporter l’asphalte et toutes les allées et venues motorisées qui ont envahi cette ile ces dernières décennies. Un trésor qu’il soit en or ou en rêve est vivant, alors chercher le mien à San Andrès n’avait aucun sens. Je trouverai aucune trace de Corto sous le béton. Par contre Providencia, vous l’imaginez bien, a tout pour séduire notre marin.
Souvenez vous dans Corto, toujours un peu plus loin avec le professeur Steiner, ils n’étaient pas très loin mais il n’ont jamais abordé l’archipel. Revenir semble alors assez censé, une partie de l’eldorado s’y est réfugiée… refusant sa destinée européenne.
Morgan a laissé sa tête en souvenir (photo), Corto, plus discret une simple trace, mais on sent encore sa présence. Le trésor, quant à lui, il est resté.
[audio:Natural Mystic.mp3]Providencia
Depuis mon hamac
Comme promis une petite photo… sans trop d’effort, simplement depuis mon hamac. Eh oui la Colombie regorge de secrets, ici à Providencia, l’île du pirate Morgan. Un endroit parfait pour rechercher des traces de Corto.Je serai à nouveau opérationnel la semaine prochaine… enfin… probablement.
ciel
Une petite brume
Pà¡ramo de Sumapaz
tatacoa
Glacier
un autre glacier que j’aimerai bien revoir, le jour où je repasse en France
adios glacier, adios
Les souvenirs de voyage sont presque toujours des souvenirs de moments positifs qui rendent nostalgique, nostalgique d’une époque, d’un bon moment. Rarement ce sont des souvenirs tristes, voire même des échecs douloureux. Etrangement le cerveau fait le ménage, où simplement transforme le souvenir difficile en moment où l’on a appris quelque chose.
Cette logique, que je n’imagine pas m’être personnelle a eu une faille il y a quelque temps. Etrangement mon cerveau a transformé un agréable souvenir en un questionnement affligeant.
C’était il y a un peu moins de dix ans, en Bolivie, à la La Paz pour être précis. J’avais l’adresse d’un centre de guide de montagne qui collaborait avec l’école de guide de Chamonix. En tant qu’amateur d’alpinisme et de ski je me devais d’aller y faire un tour.
Après une courte discussion, on me demande si je sais skier. Bin oui, je crois même que j’ai appris avant de savoir marcher. Quoique, faudrait demander à mes parents.
Alors vite fait, le guide me dit que si je trouve 4 ou 5 compagnons il nous ouvre la station la plus haute du monde. Waouh, skier à plus de 5300 m d’altitude ça motive. Le lendemain les compagnons sont tout trouvé et nous voilà parti pour le glacier de Chacaltaya.
La “station” s’avère être une piste avec un remonte pente… enfin un câble tracté par un moteur de 2 CV sur lequel il faut s’accrocher comme on peut. Le ski à cette altitude n’est pas la chose la plus simple que j’aie pu essayé dans ma vie, après 3 virages il faut s’arrêter pour souffler.
Dur mais jouissif, un moment inoubliable. Après à peine trois heures de ski on est mort, complètement mort. Mais quel plaisir!
Jusque là tout va pour le mieux, je me souviens encore de ces moments avec un sourire aux lèvres, sauf que… voilà … en avril de cette année 2007 je lis un article sur BBC mundo qui m’apprend que le glacier de Chalcaltaya est en train de disparaître de manière accélérée. Ce glacier a plus de 18 mille ans et ces 20 dernières années il a diminué de 80%. On attend sa fin pour 2015… c’est-à -dire maintenant.
à‡a m’énerve, contre moi, contre tout le monde, contre ceux qui ne veulent pas une réduction chiffrée des émissions de gaz, ça m’énerve de penser que je vais devoir apprendre à mes enfants à jouer au chameau et non à skier, de penser qu’on attend parce qu’on ne sait pas quoi faire… ça m’énerve, peut être simplement parce qu’on m’a pourri mon souvenir… mais ça m’énerve.