Rencontre blogueuse

Le temps court, si vite qu’après mon voyage d’homme pressé il était temps de le prendre, le temps, pour voir si plus loin il faisait le même temps. Plus loin ce fut d’abord la jungle amazonienne, les bercements d’un bateau, puis les plages brésiliennes, puis encore les plages, et toujours les plages, les pieds dans l’eau, la tête au soleil, une caipirinha à  la main… mais ce sont d’autres histoires, d’amour et d’eau fraîche.
Nous retrouvons le froid à  Curitiba, il fait à  peine 20 degrés, on sort les doudounes… Ipanema est loin, mais une autre surprise nous attends. Nous sommes accueillis par le célèbre Maikon, blogueur ici, là  ou encore là . Le week-end est partagé entre des visites d’une ville hallucinament organisée et des fêtes où les bombes brésiliennes se trémoussent. On partage deux trois bonnes bouffes et des longues discussions: Maikon prépare son tour du monde, avec son ami Camilo, à  suivre ici.
Pour finir le week-end en beauté, avant de partir pour Iguazu, je prends la patée de ma vie en jouant à  Fifa sur playstation 2, 9:0 ca ne laisse pas indifférent, je m’entraine grave depuis.[singlepic id=258 w=320 h=240 float=right]

Le temps passe et la route, enfin le bus, nous amène jusqu’à  Buenos Aires!!

J’avais quelques craintes en arrivant à  BA, je devais rencontrer toutes une comunauté, une mafia, en décrépitude certes, mais quand même. Les temps des délires guerreux n’étais pas si loin, les rencontres diplomatiques non plus…
[singlepic id=259 w=320 h=240 float=left]Mais rien d’aggressif, au contraire, une première rencontre avec papa Dul, qui refusa très sechement mon invitation au Mc Do (jajaja j’en ris encore en pensant à  sa tête, se demandant si j’étais sérieux)…. Ensuite un apéro qui dure avec Guillaume, puis Clément, Dul… Et finalment le repas, dimanche, jour du seigneur, chez le parrain, Patrick. [singlepic id=260 w=320 h=240 float=right]
Des grands moments d’émotion, sans rire, c’est vachement drôle de rencontrer des gens qu’on connait un peu mais sans jamais s’être vu. La magie du blog. La magie du voyage. La magie des rencontres surprenantes et inattendues qui m’ont fait voir des facettes très différentes d’une ville qui m’avait presque parue sans surprise: belle et mélancolique, vivante et festive, énorme, latine. Elle fut aussi blogueuse… merci à  eux!

On est mal

Uribe aujourd’hui: “je lutterai depuis n’importe quelles tranchées jusqu’au dernier jour de ma vie”
J’ai envie de dire que Chavez dirait pas mieux, Castro non plus. Mais Uribe est de droite alors, on peut pas le critiquer de la même manière. Depuis la gauche on appelle les dictateurs de droite des facho, et depuis la droite des cocos. Uribe est de droite, c’est donc un facho… enfin depuis la gauche sinon c’est un messie. Du coup mon gros problème c’est que je ne sais pas comment on peut définir ces dictateurs en herbe depuis le centre. Ceci est, bien sûr, une pure reflexion scientifique…

Livre sur la Colombie

Il est assez difficile de trouver des livres sur la situation colombienne qui ne soit pas des récits d’otages qui tombe amoureux puis qui ne s’aiment plus et finalement qui se retrouve à  la fin et qui se présente au sénat. La complexité du « cas » colombien ne rend pas facile l’analyse et fatigue très vite le lecteur… le sujet n’est pas vraiment à  la mode dans les milieux académiques. Bref quand on en trouve un on est content. Et moi j’en ai trouvé un nouveau, enfin on me l’a trouvé… « Le conflit armé en Colombie et la communauté internationale » de Pietro Lazzeri, aux éditions l’Harmattan. C’est une étude sérieuse et complète, sans être mortellement académique, à  mon sens il est abordable par un public intéressé. Il fait le point, un peu d’histoire interne, et une analyse du rôle des acteurs étrangers en Colombie.
Il est sorti en 2004, entre temps Uribe est presque déjà  devenu un dictateur et il s’est passé mille trucs mais rien à  changé, le livre est donc une excellente façon de se mettre au point sur le sujet.

PS : En bonus il y a une préface du regretté prof. Pierre du Bois de l’institut de relations internationales de Genève.

Un amical soir glauque

Un soir de semaine, début de semaine en général, je retrouve mon pote. Nous avons pris cette habitude, et nous buvons une petite bière devant le couché de soleil précoce de Bogotà¡. Le rouge sang du ciel nous donne souvent envie de faire durer le plaisir, refaire le monde est tout un art, c’est long et ca doit l’être sinon ca n’a pas de sens. On se prépare donc quelque chose à  manger, simple, et on s’achète une bouteille de rhum. La ville s’endort devant les bais vitrée de mon salon, et nous continuons jusqu’à  la mort naturelle de la bouteille. La soirée s’arrête, mon pote appelle un taxi, on se reverra à  la fin de la semaine, pour faire la fête cette fois.
Mais ce soir là  est différent, c’est son anniversaire, et une fête pour l’occasion est prévu le vendredi. Alors le mardi, pas grand monde n’est chaud pour sortir. Il vient chez moi. Comme d’habitude, nous partageons une bière devant mes baies vitrée du 10e étage. Le rhum ne nous motive pas, la haute cuisine non plus. Nous retrouvons la rue et nous commençons notre quête, de tienda en tienda*. On marchera une trentaine de rues, buvant une bière à  chacune d’entre elle. On partage aussi un hamburger et un hot dog au coin de la rue. La nuit avance, surement plus vite que nous, et à  3h les derniers refuges ferment leurs portes, nous sommes ivres dans des ruelles perdues de Bogotà¡. Il est temps pour nous de retrouver nos demeures, le monde a largement été refait, et continue de tourner.

*petit magasin où on trouve en général des cigarettes, de l’alcool et toutes sortes de conneries inimaginables…

Un homme pressé

Je le disais un jour ici même: « Il y a mille manières de partir, mille manières de voyager, il n’existe pas une fois ou cela se ressemble, pas une fois où on partira sans rien trouver »
Ce jours là  je me voulais philosophe de bistro, pourtant ce voyage à  l’époque avait vraiment changé la donne et m’avait poussé vers l’université… tellement fort que j’y suis resté 5 ans … puis 3 ans pour y bosser. Et peut etre meme que je vais y retourner. Cette phrase, de réflexion à  2 euros, m’est revenue à  la mémoire lors d’un de mes dernier « voyage »….

Mardi, après avoir donné mon cours je n’ai le temps de parler à  personne, je file, oui ma carrière est en jeu, direction l’aéroport. Le taxi fait crisser les pneus sur le bitume bogotien, son klaxon s’use pour gagner quelques minutes. J’arrive tout droit sur le guichet d’Air France, sans faire la queue bien sûr, je n’ai pas le temps… 3 ou 4 miss se charge de moi, tamponne, appelle et rectifie, et me guide jusqu’au VIP. Juste le temps de boire un verre et on m’envoie dans l’avion.
Champagne, foie gras, camembert, vin rouge… petit film et ronflette. Je ne sens pas passer le vol, j’ai dormi comme un bébé, à  peine le temps de lire un document de travail. On commence notre descente sur Paris. Je récupère ma veste et mes costards, je saute dans le premier bus, change de terminal, passe toute la queue de la douane avec une hôtesse, et je remonte dans l’avion. Oui oui j’ai mis un pied en sol français, et je suis bien content d’avoir mangé mon fromage et bu un pastis. Mais je n’ai pas le temps, je file, ma carrière est en jeu.
L’avion suivant est plus petit moins long et très vite j’arrive à  l’aéroport nord de Moscou. Passeport, douane, bienvenue, un chauffeur m’attend, on file… et on arrive à  l’hôtel, ma chambre est au 14e et une collection de document m’attend, je rencontre le coordinateur qui m’explique comment doit se dérouler l’événement, les transports, les restaurants… tout est bien calculé. Je dors 4 heures et c’est parti. Le bus nous emmène à  la salle de conférence.
On se présente, discute, le protocole n’est pas encore vraiment là , pour l’instant on est juste une série de fonctionnaires et d’experts, alors on s’échange nos cartes, nos idées…
Qui veut entrer dans la toile de mon réseau?
La journée finie, on visite un musée au pas de course (le sexe de Raspoutine dans le formol est très beau, oui bien sûr), on mange vite, il faut rentrer à  l’hôtel préparer la journée de demain. 3 heures de sommeil, et on recommence. Je ne sais pas vraiment quel jour il est mais qu’importe, il faut être là , le protocole est de rigueur, les jeux politicodiplomatiques commencent… pas pour moi, je suis juste là  pour présenter, dénoncer, proposer… et Je peux toujours m’ramener ma science.
Militant quotidien…

La journée passe, le soir le musée est annulé, pas le temps, il faut discuter… le restaurant doit être russe, on mange du caviar …. On dort peu, et le lendemain on recommence. La seule différence est que cette fois on fini à  4 heures de l’après midi, et que tout le monde pars en courant. Cette fois j’aurais le temps d’aller voir le Kremlin, la place rouge, d’aller boire une vodka avec mes « compagnons de route » dans le centre archi branché de Moscou ….
Finalement J’connais le tout Moscou et puis le reste aussi.
Je peux repartir, après une nuit d’une heure, mon chauffeur vient me chercher à  l’hôtel et m’emmène tout droit à  l’aéroport où je reviens à  mon point de décollage 5 jours plus tôt. Je m’autorise une demie journée de repos, pour regarder la pluie tomber et inonder les rues de Bogotà¡, je sais que là  au bout du ruisseau il se passe ce que j’ai été raconté à  Moscou, et peut être que dans dix ans on aura réussit à  réguler un problème qui n’existera plus de cette forme, peut être … qui sait… mais ce n’est pas grave… Moi je vais vite, très vite, ma carrière est en jeu.
La mardi suivant à  l’université on me demande comment s’est passé mon week-end… où je suis sorti samedi. Bof … j’ai traversé le monde, mais j’aurais surement trouvé plus excitant d’ouvrir une porte.

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Papa décide, le pays suit

Le rêve de l’égalité de traitement devant la loi reste un rêve.
Le premier sujet du jour est l’arrestation d’un pauvre gars qui a eu la super mauvaise idée d’écrire sur son facebook qu’il voulait tuer le fils du président. Pas très malin, certes. Du coup il s’est fait arrêter par les services secrets. Les supers services colombiens qui aident les paramilitaires à  avoir les contacts des syndicalistes et qui met l’opposition et les journalistes sur écoute.
Le gars risque 8 ans de taule. Le président est content, fiston ne sera pas embêté.
Mais c’est bizarre quand même, il y a une sénatrice qui est menacée de mort tous les jours, il existe 2000 groupes sur facebook qui veulent la tuer … et les services secrets ne disent rien. Personne n’a été inquiété …

L’autre grande nouvelle du mois c’est qu’on a plus le droit de se droguer. Plus rien du tout, pas de dose personnelle, même pas un petit joint. Le président voulait ca depuis longtemps, je me dis que ca doit aussi être pour protéger ses enfants. Il y en a un des deux qui sniffe pas mal. Sauf que pour ceux qui fument juste un petit joint de temps a autre, bin ils sont peut être pas obligé d’être considéré comme malade et devoir passer par la case hôpital, tout ca parce que papa Uribe veut éduquer ses enfants. Ensuite il les mettra à  des postes important, genre la gestion du centre de Business le plus important d’Europe… euh … je mélange la.

à la conquête de la terre de feu

Après la traversée en bateau nous arrivons à  Porvenir, un petit village mignon, mais on ne fait presque pas attention à  ce qui nous entoure. Cela fait à  peine une semaine que j’ai retrouvé mon frère, et après plusieurs mois de voyage je suis juste content de discuter avec lui, de manger du fromage et du chocolat. Alors on quitte Porvenir le jour même, nos gros sac sur le dos, de quoi se nourrir pour 3 ou 4 jours et plein d’énergie et de motivation. Nous partons à  pied, une carte en main, à  la conquête de la Terre de Feu et sûr de notre coup. Après quelques heures de marche nous décidons de planter la tente et de profiter de ce paysage incroyable, sans arbre, vallonné où trottent plein de bébêtes.

Le soir on se cuisine une bonne platée de pâtes, un lac à  nos pieds nous sert de source. Nous regardons ensuite le tardif couché du soleil et nous admirons quelques instants le ciel étoilé avant de sombrer dans un sommeil profond. Tout est parfait.

Le réveil est un peu plus dur, le thé avec l’eau du lac a un sérieux goût de sel. Un blague qui nous fait pas vraiment rire, nos stocks d’eau sont très limité et si nous ne trouvons pas de sources nous risquons d’avoir des problèmes. Pourtant en Patagonie l’eau ne devait pas être un souci…

Malgré tout, nous décidons de reprendre notre route, à  chaque lac on vérifie le goût de l’eau. A chaque fois le même dégoût, ce n’est franchement pas agréable. Le temps passe et la première voiture que nous voyons en deux jours nous prend en stop. Sur 10 kilomètres, rien de transcendant. Selon la carte que nous avons, nous sommes à  une centaine de kilomètres de notre but. Sans eau ça va être dur. Un autre voiture nous avance dix de plus. Mais là  c’est le drame, on apprend que la prochaine ville n’est pas à  cents mais trois cent kilomètres (un peu moins en réalité). La question n’est plus seulement celle de l’eau, mais aussi celle de la bouffe, du temps etc.

On ne sait pas vraiment quoi faire alors on continue à  marcher, espérant une solution miracle, on se regarde comme deux cons, avec notre carte pourrie. Sans se le dire nous pensons tous les deux la même chose… bordel de merde! C’est la deuxième fois qu’on se fait avoir comme des bleus pour une histoire de saloperie de carte, la première fois on s’était perdu dans une montagne en Thaïlande… On n’a pas appris!

Mais finalement le miracle arrive assez vite, on a toujours de la chance quand on voyage. Un nuage de poussière arrive à  mille l’heure, le bus qui passe deux fois par semaine fonce sur la piste. Sans réfléchir on se met au milieu les bras en l’air pour lui faire des signes, et même si au dernier moment on se rabattra sur le bas côté (imaginez si les freins étaient pourris!), nous étions bien décidé à  stopper ce bus. Bien logiquement il est plein, mais le chauffeur nous propose le couloir à  moitié prix. Sans hésiter on accepte. Nous retrouvons nos compagnons de traversée qui eux sont restés à  Porvenir pour attendre le bus qu’ils avaient réservé deux ou trois jours avant!

Quelques heures plus tard, après avoir passé la douane, descendu et remonter dans le bus pour éviter le terminal de Rio Grande, nous arrivons à  Ushuaia.

El fin del mundo.

Nouvelles publications

Deux nouvelles publications académiques: La première est un livre (en espagnol) écrit par Mme Arias, sur la privatisation de la sécurité en Amérique du Sud. L’auteur reprend et analyse un bon nombre de cas de pays en Amérique Latine.
Vous pouvez trouver le resumé ici et le livre entier ici. Une mini participation de ma part vers la page 120.

Le deuxième est un nouveau rapport écrit dans le cadre du programme PRIV-WAR de l’European University Institute de Florence sur l’utilisation des Compagnies Militaires Privées en Colombie. Disponible en pdf ici en anglais cette fois.

Rio 2016

Je suis plus que ravi que les JO de 2016 se déroule à  Rio… C’est ma ville préférée…. Cela dit il va quand même falloir qu’ils se détentent un peu les biquets!
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