Uribe et sa femme Lina après les dernières déclarations de monsieur.
Daily Archives: 13 February 2007
Maru
Ce texte est la suite du quatrième épisode et la fin d’une série titrée “Un regard sur la prostitution en Colombie: Maru, princesse du quartier Santa Fe à Bogotà¡â€ écrit par Sablebel. Je tiens à présicer que c’est rélllement l’histoire de Maru, et qu’elle a insisté pour qu’on utilise son vrai nom par envie de faire connaître son histoire. Histoire qui se répète relativement fréquemment…
“J’étais une pute mais je suis la preuve que l’on n’est pas condamné à l’humiliation”
Elle reprend son travail d’hôtesse là où elle l’avait laissé, dans un bordel voisin du club “
Elle commence à s’engager activement dans les activités de prévention autour du VIH, de la réduction de la toxicomanie dans la zone, elle entreprend d’organiser les prostituées de la zone pour faire valoir leurs droits vis-à -vis des pouvoirs publics, des patrons d’établissements, des clients… Elle reprend aussi le chemin de l’école tous les matins, après ses nuits à rallonge au tapin, dans un programme gouvernemental de formation pour adultes, où elle finit par obtenir son bachillerato, baccalauréat colombien. Au bout de quelques mois de collaboration informelle sur le terrain, l’association finit par lui proposer un emploi de coordinatrice des activités de mise en réseau dans la zone, une aubaine pour cette figure emblématique du quartier, connue de tous, des prostituées, des clients, de la police, mais surtout des différentes institutions publiques et privées qui y travaillent autour de la réduction des risques.
Nouveau départ…
Après ces 3 années à écumer les rues du quartier au service des autres, Maru a décidé d’aller reconstruire sa vie de famille au Venezuela, là où ses deux ainées se sont installées avec leurs maris. Elle va y emmener sa fille cadette de 18 ans, pour rattraper les années perdues ensemble, la voir grandir enfin. Là -bas, en famille, ils vont monter un commerce de nourriture colombienne à destination de la diaspora établie en nombre de l’autre côté de la frontière. Un projet qui angoisse déjà Maru mais qui signifie pour elle qu’une page s’est tournée, qu’une nouvelle vie commence, enfin.
Ce 31 janvier 2007, elle quittera [a quitté] Bogota, elle laissera derrière elle cette énergie incroyable, le témoignage d’une femme de caractère qui a réussi à se défaire des griffes du quartier Santa Fé, qui est parvenue à accepter dignement son passé et à le transformer en un exemple à suivre pour les trop nombreuses “soeurs” qui resteront ici. Ce soir là les phares blancs des taxis reprendront leur ballet régulier, déchirant d’un éclair la nuit glauque et pesante. Les anonymes d’une nuit partiront un à un au bras des femmes vagabondes, monnayer en silence leurs plaisirs éphémères.