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Voici l’avenir du foot colombien! Pas sûr qu’il soit prêt pour le mondial de 2014 mais on peut toujours espérer! (au cas où le mondial aurait lieu en Colombie)
Ça tremble
Ce matin mon stylo est tombé de mon bureau, j’ai eu l’impression que mon ventre se retournait et le linge pendu à ma porte s’est mis à bouger tout seul. Eh bien ça a bougé… le Tiempo me le confirme, l’épicentre était à Bucaramanga (loin de Bogotà¡), de magnitude 5,6 sur l’échelle de Richter. Mais apparemment pas soucis: ni mort ni blessé ni dégâts. Rien à voir avec le tremblement de terre politique qui est en train de se produire. La portée de celui là n’est pas encore mesurable sur l’échelle de corruption, j’ai bien l’impression que ce sera hors catégorie. En tout cas j’espère, parce que sinon il va falloir changer les échelles de mesure.
Je crois que ce week-end je prendrais le temps d’écrire un peu sur le sujet, j’ai pourtant essayé d’y échapper en allant voir ce qui se passait ailleurs mais Uribe a pris la peine de sortir de son palais pour nous commenter l’Histoire… alors il faut bien que je fasse honneur à mon président géographique.
Shakira: Ambassadrice!!!
Shakira est sans doute la meilleure ambassadrice que n’a jamais eue la Colombie. S’il elle devait s’occuper de l’intégration régionale et de la politique de bon voisinage, on se ferait moins de soucis. Elle est en ce moment en train de faire sa tournée en Amérique Latine. Après avoir enchanté les spectateurs colombiens elle est allée au Chili où sa visite a pris une tournure politique, commenté par Gilles, “la vedette a accepté l’invitation du ministre du travail du Chili, Osvaldo Andrade. L’idée du ministre est d’intégrer Shakira à la campagne “Dis non au travail des enfants”.”
Shakira a continué sa route au Pérou où Chrystelle nous dit que “la belle Colombienne et son célèbre déhanché ont enchanté les 20000 Péruviens venus au Jockey Club de Lima mais aussi les milliers de Liméniens qui s’étaient ameutés aux alentours du lieu pour écouter leur idole. Deux heures de concert n’ont apparemment pas suffi et tous en sont sortis ravis.”
Elle a fait mieux que la Communauté Andine en dix ans…
Chavez, réélu!
Ce n’est pas très commun de savoir avec autant d’assurance qu’un président va être réélu. Ce dimanche au Venezuela auront lieu les élections présidentielles et même si l’opposition croit encore qu’elle peut gagner, la réélection de Chavez ne fait aucun doute.
Chavez s’est senti en telle confiance qu’il a préféré faire campagne contre G.W. Bush et l’impérialisme des États-Unis que contre un candidat d’opposition même pas capable de faire un discours de plus de 20 minutes. L’unique réussite de Rosales, est d’avoir unifié l’opposition contre Chavez. Il a du “ratisser” tellement large qu’en fin de compte il ne peut rien dire. Son électorat supposé est situé autant au centre gauche qu’à l’extrême droite. Pouvoir plaire à une telle diversité implique des propositions aussi large qu’inutile. Cependant en unifiant l’opposition il a réussi tout de même à obtenir un bon 30% dans les sondages. On peut croire qu’il les obtiendra. On peut douter plus facilement de sa capacité à rester leader d’une opposition constructive.
Chavez est donc seul, seul mais face à un grand défi: l’abstentionnisme. Il a lui-même annoncé qu’il voulait obtenir 10 millions de voix et que ce serait sa victoire. Il risque bien fort d’être le premier président élu mais perdant, car le soutient que lui apporte la population est en forte diminution. Il faut dire que les problèmes ne manquent pas, par exemple les deux thèmes abordés par l’opposition, c’est à dire le logement et la sécurité. Chavez avait promis la construction de plus de 100’000 logements pendant l’année. à€ peine 15’000 ont été réellement construit. Le thème de la sécurité n’est pas non plus très joyeux, le taux de criminalité atteint le top 3 de l’Amérique latine. Ce sont des thèmes repris par l’opposition c’est pourquoi Chavez n’a pas voulu en parler. S’il veut vraiment imaginer rester au pouvoir jusqu’en 2030 il va falloir qu’il traite le problème sérieusement.
En excluant l’idée que l’opposition trouve un leader, la chute de Chavez sera provoquée par sa base, revendiquant ses droits. La plus grande réussite de ce président hors du commun, a été d’enseigner au peuple qu’il a des droits et que la constitution du Venezuela est pour tous. Chavez a réussit à inverser la tendance politique et pour le remplacer cela implique de faire un minimum de social. Le dépasser signifie rendre efficace les politiques sociales.
Equateur: Populiste ou populiste?
Les résultats doivent être officialisés mardi ou mercredi, mais l’avance de l’ex-ministre de l’économie ne fait plus aucun doute. Rafael Correa a remporté les élections avec plus de 60% des voix. L’Équateur suit le mouvement latino-américain, il passe à gauche, s’alignant avec les plus extrêmes. Correa s’est lui-même proclamé amis proche de Chavez et il l’a répété à plusieurs reprises. Mais il a aussi rappelé que c’est lui qui gouvernerait l’Équateur sans intervention de l’extérieur, voulant éviter toute intervention directe de Chavez dans la campagne.
Son programme ressemble à celui d’Evo Morales en Bolivie, moratoire sur la dette et renégociation des contrats avec les compagnies pétrolières. Correa avait aussi dit qu’il voulait convoquer une assemblée constituante. Selon certain, un président ne peut pas le faire sans l’accord de du congrès. Correa n’a aucun député proche de lui, il a refusé d’en présenter, argumentant qu’il fallait de toute évidence changer le fonctionnant de cette chambre.
La population équatorienne espère enfin avoir trouvé un président qui puisse terminer son mandat et apporter un peu de stabilité à ce petit pays qui a connu 8 présidents en 10 ans.
La stabilité du pays va aussi dépendre en partie du candidat perdant, Alvaro Noboa, le roi de la banane, l’homme le plus riche d’Équateur. Il a centré sa campagne sur des attaques contre Correa, l’accusant de vouloir transformer le pays en “nouveau Cuba”. il a remporté le premier tour, et plusieurs sondages le donnait gagnant jusqu’à une semaine des élections. Cependant la tendance s’est inversée quelques jours avant les élections. Mais Noboa n’accepte pas sa défaite, sa troisième aux élections présidentielles. Il clame à qui veut bien l’entendre que les résultats ont été truqués, que c’est un scénario préparé à l’avance…
Son public s’est pourtant largement dissout, le peuple veut la stabilité et non la guerre civile comme il l’avait si bien annoncé au cas où il perdrait.
Le mandat de Correa s’annonce difficile, mais il peut au moins compter avec l’appui de ses voisins, après l’élection du sandiniste Ortega au Nicaragua l’Amérique latine continue sa route à gauche.
Dépêche
Il y huit jours, une nouvelle est passée un peu inaperçue au milieu de l’énorme scandale qui touche actuellement la Colombie, et comme ma semaine fut particulièrement bien remplie je n’ai pas eu le temps d’en parler.
Dimanche dernier les élections internes du Polo Democratico Alternativo ont eu lieu et l’immense participation à surpris plus les dirigeants du parti. L’année dernière environ 100’000 personnes s’étaient déplacées pour prendre part à ces votations, cette année c’est plus de 500’000 qui sont devenus membres de ce parti. Les espérances ont été plus que dépassées, les organisateurs et les autorités ont été débordées, il manquait des bulletins, il a fallu prolonger l’ouverture des bureaux pour que tout le monde puisse voter.
L’image des longues queues à travers tout le pays sont un excellent signe, non seulement pour le Polo qui se consolide, mais aussi pour la démocratie colombienne, qui petit à petit acquiert une véritable opposition.
Au milieu de l’actuel scandale qui prend des proportions impressionnantes, le Polo a la possibilité de jouer un rôle clé. L’opposition est l’oxygène de la démocratie, la démocratie colombienne s’étouffe, un bon bol d’air lui fera le plus grand bien!
Surf
Patacón
Depuis que j’ai appris à les faire c’est devenu mon accompagnement préféré. En plus c’est vraiment simple à faire. Il suffit de trouver de le platano, une banane un peu particulière. Pour faire de patacones il faut l’acheter bien vert, lorsqu’il est jaune il se cuisine différemment.
Il faut d’abord le peler, un conseil de grand-mère est de s’enduire les mains d’huile pour éviter que la sève ne reste collée au doigt… ça fait sale quand les invités arrivent.
Ensuite coupez le platano en tronçon d’environ 2 cm (photo nº1). Faites les frire dans de l’huile environ 5 minutes. Retirez-les et écrasez les (photo nº2; la bière est un plus!). Il faut ensuite les tremper une seconde dans de l’eau préalablement salée et ailée (écrasez une ou deux gousses d’ail, et bien mélanger). Laissez sécher une minute et remettez-les à frire 3 minutes. Voilà qui est prêt (photo nº3), on peut le manger en apéro avec un hogao, vous pouvez même perfectionner l’hogao en ajoutant des petites crevettes.
Sinon les patacones accompagnent très bien les poissons, viandes etc. etc.
Merci à Manu pour son aide et son soutient (responsable de la boisson pendant le long marathon de la préparation)
HOGAO
2 oignons, pelés et coupés fins
4 oignons longs, coupés fins
2 tomates mûres, pelées et coupées
½ cuillères de thym
¼ cuillères d’Oregon
Poivre et sel
2 cuillères d’huile
Frire le tout en le mélangeant jusqu’à obtenir une sauce.
Chasse aux sorcières
Depuis plusieurs mois des révélations plutôt embarrassantes touchent le parti de la U, le parti d’Uribe. De plus en plus de connexions avec les paramilitaires sont démontrées et le scandale commence vraiment à prendre de l’ampleur car on ne parle plus seulement de détournement de fond ou de clientélisme mais de meurtres politiques et de massacres.
Les premières révélations viennent de la journaliste Claudia Lopez, qui dénonçait pendant les élections les méthodes des paramilitaires démobilisés. Après plusieurs mois d’enquête, le sénateur Pardo est revenu sur le thème est a démontré les liens de certains élu au congrès avec les paramilitaires. J’avais mentionné son discours il y a quelques temps. Le gouvernement s’est bien garder de soutenir l’enquête, et trois semaines après la justice s’est enfin décidée à arrêter les congressistes. Devant l’évidence des faits, le gouvernement a du admettre que le processus en cour était comparable à ce qui c’est passé avec Samper, il y a dix ans. Sa campagne avait été financée par les narcotrafiquants.
Les actuelles accusations sont bien plus graves, on parle d’organisation et promotion de groupes armés illégaux, appropriation de terres, meurtres aggravés, participations au massacre de plus de 20 paysans. Pour des élus le CV est plutôt diversifié.
L’approfondissement de l’enquête devrait mener à une remise en question sérieuse de l’efficience de la Ley de Justicia y Paz, celle-ci établit que les paramilitaires doivent raconter tout ce qui c’est passé, dans le but de rétablir la vérité. Le doute s’installe, les critiques fusent, et le président devenu aveugle, sourd et muet a fini par dire que les congressistes devaient dire la vérité au pays, non! Sérieux président?
Son propre parti, le plus touché par les révélations, n’a jusqu’à ce jour pas voulu s’exprimer. Pendant ce temps au congrès c’est la panique, la chasse aux sorcières a commencé… sauf que cette fois on chasse l’extrême droite…
Pendant ce temps les paramilitaires coulent des jours tranquilles dans des prisons de luxe, où chacun a sa petit chambre, avec toilette privée, télé, trois jours de visites par semaine, activités diverses, repas servi à tables etc.
La paramilitarisation de l’Etat ne fait plus grand doute, mais le pouvoir exécutif, judiciaire et législatif sont d’uribiste, tout comme les différents organes de contrôles, la banque centrale, les services sociaux etc. Espérer un nettoyage radical est un doux rêve, mais c’est tout de même réjouissant de voir la justice se mêler un peu des affaires d’Etat.