La tentation du large

Ce texte est la suite du deuxième épisode d’une série titrée “Un regard sur la prostitution en Colombie: Maru, princesse du quartier Santa Fe à  Bogotà¡â€ écrit par Sablebel.

2002 représente un véritable tournant pour elle. Enfin c’est ce qu’elle croit entrevoir. Des “amis” de circonstance lui proposent de se faire la malle pour l’Espagne, pour de bon. Tous frais payés qu’ils disent. Pas besoin de galérer pour les démarches et les papiers qu’ils promettent. Elle aura juste à  travailler pour eux pendant 3 mois à  son arrivée, là  où ils lui ont trouvé du boulot, histoire de rembourser les 15 millions de pesos qu’ils auront déboursés pour elle en avance. Fausses lettres d’accueil, faux contrat de travail, des promesses plein la tête, des projets plein les valises. Le rêve européen est en marche.

L’endroit en question où ils lui ont débusqué un travail, comme ils disent, n’est rien moins qu’un des plus grands bordels de Galice. Une boîte de nuit où se pressent tous les week-ends près de 2500 personnes, discrètement “pris en charge” par environ 250 prostituées venues de tous horizons, principalement d’Amérique Latine, dont environ 70% de colombiennes, mais aussi d’Europe de l’Est pour la touche exotique sans doute.

La filière est grossière, comme dans la plupart des pays d’Amérique Latine me direz-vous, là  où les colombiennes viennent chaque année gonfler les rangs des “filles de joie” payées sèchement. La chair de latino est également particulièrement appréciée de ce côté de l’Atlantique. Maru y découvre la violence et les propositions indécentes de clients persuadés d’être dans leur bon droit, elle y apprend les cadences infernales, près de 40 passes par nuit, pour rembourser sa dette dans les 3 mois impartis. Une pression insupportable de la part des “amis” colombiens établis ici pour contrôler le bout de la filière.

Les filles sont logées dans des hébergements collectifs. Pas de bon de sortie, elles doivent rester cachées pendant 3 mois à  l’abri des regards, surtout si elles veulent rêver à  de nouvelles alternatives une fois les 3 mois écoulés et la quille en poche. Et pas question de s’échapper entre-temps, la filière n’a quand même pas oublié de prendre les contacts de leurs familles restées en Colombie, au cas où. Au bout des 3 mois, Maru s’est bien débrouillée, très bien même, son patron est même fier d’elle, c’est une des premières à  avoir remboursé sa dette aussi rapidement. Il faut dire qu’elle plait aux hommes, elle sait s’y prendre en amour paraît-il, de quoi les faire revenir d’une semaine sur l’autre. Alors ils lui donnent son bon de sortie. Mais après avoir goûté à  des salaires européens rapidement gagnés, difficile de revenir dans le civil, payée au lance-pierre.

Maru ou le destin d’une prostituée ordinaire

Ce texte est la suite du premier épisode d’une série titrée “Un regard sur la prostitution en Colombie: Maru, princesse du quartier Santa Fe à  Bogotà¡â€ écrit par Sablebel.

Dans le quartier Santa Fé tout le monde la connaît Maru. Tout le monde la reconnaît même. Faut dire qu’avec son visage grossièrement maquillé et son sourire “courant d’air” à  effrayer un vol d’étourneaux, on peut difficilement la manquer dans la zone. Faut dire aussi qu’elle le connaît bien ce quartier, son jardin comme elle dit, puisqu’elle y a exercé la prostitution pendant plus de 5 ans.

35 ans, originaire de Medellin, Maria-Eugenia de son vrai nom, monte à  la capitale pour y trouver du boulot à  la fin des années 90. Séparée de ses compagnons respectifs, elle en a toutefois hérité de 3 filles, restées à  Medellin dans l’attente des dividendes du travail de leur mère à  Bogota. Eblouie par les sirènes de la ville comme tant d’autres provinciaux venus ici pour se faire une situation, Maru se retrouve pourtant rapidement entre les mains de la pègre locale, particulièrement ancrée dans le quartier Santa Fé. Pression familiale et peur de l’échec la conduisent rapidement à  accepter un poste “d’hôtesse” dans un des plus célèbres établissements de nuit du quartier Santa Fé, travail synonyme d’argent facile et plutôt rapidement gagné, de quoi rassurer la famille restée en province. Le travail d’une hôtesse, au-delà  du politiquement correct qui consiste à  nommer hôtesse toute personne de sexe féminin enfermée dans un espace restreint avec l’obligation d’afficher un sourire à  une clientèle insupportable (cf. “hôtesse de caisse”, “hôtesse de l’air”, “hôtesse d’accueil”…), dans un contexte de bar de nuit, consiste tout simplement à  aguicher les bovins venus se détendre en troupeau. Il se résume à  leur exhiber innocemment des atouts naturels ou plastifiés, en gros ce à  quoi ils auront droit une fois qu’ils se seront acquittés d’une somme rondelette au bar et qu’ils auront payé la note concernant le recours aux services de ladite hôtesse.

Maru va donc rester 5 ans au contact de ce milieu, sans que sa famille ne soit au courant de ses activités, de son rythme décalé et malsain, de l’Aguardiente qu’elle doit s’envoyer tous les soirs pour divertir les clients, des humiliations auxquelles elle est régulièrement contrainte par des hommes de passage trop souvent éméchés. Elle se contente d’envoyer chaque mois une partie des revenus importants qu’elle parvient à  amasser et subit en silence.

Santa Fé, royaume des plaisirs négociés

 

Ce texte est le premier épisode d’une série titrée “Un regard sur la prostitution en Colombie: Maru, princesse du quartier Santa Fe à  Bogotà¡” écrit par Sablebel.

Il est 7h30. Des cantonniers municipaux balaient en silence les ordures amassées le long des trottoirs. Les vendeurs de rue installent tranquillement leurs étals de cigarettes et de bonbons en s’échangeant quelques mots. Les devantures des magasins s’ouvrent une à  une dans un crissement métallique. On ne sait pas vraiment si le quartier Santa Fé s’éveille ou bien s’il s’éteint lentement après une nouvelle nuit à  la dérive. Une nuit de plus à  divertir les poignées d’hommes venus se déniaiser au contact des corps négociés, venus tromper la vigilance des épouses trop occupées à  maintenir les foyers à  flot. Une nouvelle nuit passée à  transformer quelques milliers de pesos économisés en fantasmes assouvis, à  baiser contre rançon les créatures de paillettes alignées sur les trottoirs de la Calle 22 ou bien sur le perron des bordels attenants.

Quand on parle de prostitution dans ce contexte, il ne faut pas s’imaginer la “prostitution de papa” chez Madame Régine dans les années 50, ni même celle des motels aseptisés sur le bord de la Route 66. Non, il s’agit là  d’une prostitution organisée, d’une véritable industrie du sexe, désormais institutionnalisée. Organisée puisque plusieurs centaines de femmes, plus de mille selon les sources, exercent “le plus vieux métier du monde” dans les quelque 130 bordels concentrés dans une zone d’à  peine dix rues sur dix, aux confins de l’Avenue Caracas et de la Calle 22. Institutionnalisée en véritable industrie puisque la Mairie locale vient de doter la zone d’un “Pacte” encadrant les activités de prostitution dans le quartier, sur le modèle du tristement fameux Quartier Rouge d’Amsterdam.

Le travail sexuel est pourtant officiellement considéré comme illégal en Colombie, en raison notamment d’un lobby catholique persistant, mais la zone disposait jusqu’à  présent d’une appellation spécifique de “Zona de Tolerencia”, permettant aux maisons closes et autres bars de nuit d’avoir pignon sur rue sans être trop inquiétés par la police.

Les autorités de Bogota avaient ainsi choisi de tolérer la prostitution dans un seul quartier de la ville plutôt que de légiférer de quelque manière que ce soit sur le sujet. En octobre 2006, cette appellation spécifique de “Zona de Tolerencia”, qui finalement ne signifiait pas grand-chose du point de vue légal, a évolué en statut de ” Zona de Alto Impacto”.

Ce nouveau statut confère un cadre officiel et légal aux activités de prostitution sur la zone. Il a ainsi été signé un accord entre les principaux protagonistes de la zone (travailleurs sexuels, propriétaires d’établissements, services de police, services sociaux, associations de quartier, “usagers”…) assignant des droits et devoirs aux uns et autres afin de règlementer l’activité pour une meilleure protection collective. Ainsi, par exemple, les propriétaires doivent désormais respecter un certain nombre de normes de sécurité et d’hygiène dans leurs établissements, les travailleurs et travailleuses sexuels doivent éviter les attitudes exhibitionnistes pendant la journée, la police s’est engagée à  effectuer des rondes à  horaires fixes, les associations à  mettre en place des activités de formation professionnelle pour les personnes prostituées…

En résumé, un bel accord de principe sur le papier. Une réalité autrement difficile à  mettre en oeuvre.

 

La foire d’empoigne

Il y a des jours où j’essaie d’en rire, d’autres, malgré tous les efforts possibles je n’y parviens pas. C’est plus fort que moi…

La para-telenovela continue, le célèbre massacreur à  la tronçonneuse continue à  raconter ses prouesses et selon la justice il n’aurait toujours pas révélé plus de 5% des ses actes. Alors on attend. Pour passer le temps la fiscalia (organe de justice colombien) a décidé de transmettre les confessions de monsieur en direct à  la télé, après tout c’est public et c’est mieux pour la réconciliation que tout le monde sache tout. Ou plutôt que tout le monde sache les 5% que Mancuso veut bien raconter.

En parallèle le scandale des politiciens qui ont eu des liens avec les paramilitaires continue, le président Uribe a été nommé plusieurs fois. L’opposition, qui, à  travers Petro a révélé ce scandale, continue ses recherches et démontre chaque un jour un peu plus sa perspicacité.

Uribe, fin politicien, n’a pas attendu pour répondre et en un discours il réussit à  passer d’accusé à  accusateur. Il faut, selon lui, mettre en examen l’Etat colombien pour ses liens avec la guérilla des FARC. Comme le souligne Samper (un ex-président corrompu avec les narcotrafiquants) il faut alors juger l’ex-président Pastrana pour les concessions qu’il a faites aux FARC pendant les négociations de paix.

Uribe veut aussi qu’on recherche les liens de ses détracteurs avec la guérilla. Il est clair que la guérilla n’est pas meilleure que les paras et il est clair aussi que les politiciens qui profitent de l’appui de la guérilla pour être élus ne valent pas mieux que ceux qui travaillent avec les paras. La question n’est pas là .

La réponse de l’ex-candidat à  la présidence, aujourd’hui président du Polo (parti d’opposition) répond tranquillement qu’il veut bien qu’on enquête sur sa vie, mais il demande qu’on fasse la même chose pour Uribe.

Les politiciens de gauche ont, en général, moins peur des enquêtes car, contre eux elles sont constantes. Le cas de Petro est relativement fréquent: on accuse la gauche d’avoir des liens avec la guérilla, mais souvent les enquêtes démontrent que c’est faux. De plus la guérilla est maintenant tellement détestée, qu’avoir des liens avec eux est un suicide politique; ce qui n’était pas forcément le cas avec les paramilitaires.

La foire d’empoigne a commencé, cela ne ressemble plus à  grand chose, les accusations volent, les contre-accusations courent et finalement c’est toujours les même qui perdent: on va finir par ne plus savoir qui est qui et qui fait quoi ni comment. Uribe, comme bon président bien louche, réussit petit à  petit à  mettre des bâtons dans les roues à  la justice.

Pour le prochain épisode ce serait bien si la Colombie pouvait embaucher quelques centaines d’avocats, juristes et autres trucs dans le genre pour voir si la justice s’en sort.

El Carro Colombiano

4L, Bogotà¡ La Colombie en est remplie, je me demandais pourquoi, une brève recherche m’a donner l’explication. Au début elle inspire un certain scepticisme, elle est en concurrence avec les grosses américaines mais petit à  petit elle fait sa place. Le “rally Colombia” organisé en 1971 par Renault où des caravanes entière de 4L doivent affronter les pires routes du pays est le départ d’une longue histoire d’amour. C’est le “carro colombiano”! (la voiture colombienne)

A la fin des années 70 Renault autorise la Colombie à  développer sa propre publicité (seul les Etats-Unis et la Colombie ont eu ce privilège), c’est à  ce moment qu’apparait le slogan “el amigo fiel” (l’ami fidèle). Les ventes n’arrêtent pas d’augmenter et c’est de loin la voiture la plus vendue.

Régulièrement les modèles sont améliorés et le moteur atteint 1330 c.c. (le moteur de la Renault 12) en 1990, pour cette raison, comme le signale wikipedia on trouve en Colombie des 4L qui atteignent 145 km/h sans trop de peine. Il faut aussi noter que la 4L la plus rapide au monde a établit son record dans la région de Bogotà¡.4L, Barrichara En 1987 José Clopatofsky, directeur de la revue Motor a atteint 207 km/h avec un moteur de 1400 c.c et 130 chevaux.

Mais comme les belles histoires ont une fin le montage de la 4L en Colombie s’arrête en 1992, après 22 ans de fidélité.

Aujourd’hui on peut encore admirer dans les quatre coins du pays des 4L plus ou moins vaillante.

Dinde Campagnarde

Dinde fraîche (photo nº1)La dinde est supposée être un plat typique de Noà«l, mais comme il n’est pas nécessaire d’avoir une raison pour faire la fête je vous propose aujourd’hui un plat de fête… très simple: la dinde campagnarde!

photo nº2Vous avez simplement besoin d’une dinde bien fraîche (photo nº1), un couteau, une casserole, des petites herbes (selon votre goût), des oignons et le tour est joué:

Faire bouillir (photo nº3)En trois étapes: tuer la dinde, la déplumer (photo nº2), et la faire bouillir avec les oignons et les petites herbes (photo nº3).

Valeria en actionVoilà  le tour est joué, vous pouvez savourer …Valeria en action: