Le réalisme magique de la vie nocturne de Bogotá

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Bogotà¡ est un monstre urbain, comme il y en a beaucoup sur cette planète. Mais Bogotà¡, à  la différence des autres mégapoles, est situé dans un pays qui a donné naissance a un des principal auteur du genre littéraire « réalisme magique » : Gabriel Garcia Marquez. Cette magie de 100 ans de solitude prend une autre dimension lorsque l’on vit en Colombie. Elle devient quotidienne sans jamais être routinière.

Les sorties nocturnes, jamais prévisibles, mais toujours au rendez-vous servent parfaitement cet argument. Mes habitudes sont plus situées au centre de la ville. L’ancienne pharmacie Escobar y Rosas avec toutes ses fioles a longtemps animé mes sorties, l’excellente salsa de Son Salome, accompagné d’une ou deux bouteilles de rhum, ont transformé ce lieu en mon QG. Il n’en faut pas beaucoup pour qu’une soirée toute tracée change sur un simple coup fil: « dans une demi heure on se retrouve pour aller à  Andrés Carne de Res ». Et c’est quoi ça? Une boîte, restau, bar… tout en un! La magie commence.

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Vert d’amazonie

L’arrivée par les air à  Leticia annonce la couleur : le vert. Il est partout, à  perte de vue. Le gris habituel de l’immensité de la ville a disparu. La jungle urbaine s’est transformée en jungle tout court. Seul les fleuves, marron pour la plupart, varient ce paysage presque uniforme vu du ciel.

L’atterrissage ressemble à  l’entrée dans un monde parallèle, le monde vert, où l’humidité va réguler la quotidienneté. L’immensité du vert donne l’impression d’impénétrabilité. On s’attend presque à  croiser une amazone à  un coin de fleuve. Ces femmes guerrières qui résidaient sur les rives de la mer Noire et qui mutilaient les hommes pour augmenter leurs capacités sexuelles, selon la légende de la mythologie grecque, ont donné leur nom au fleuve qui traverse cette forêt.

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Affaire Gontard: non lieu

C’est en juillet 2008 que l’affaire Gontard a débuté. Prof. Gontard était depuis de nombreuses années médiateur auprès des FARC, négociant la libération d’otages en tout genre. Sa mission avait été autorisée par le gouvernement colombien, mais ce dernier avait, un beau jour, décidé qu’il ne voulait plus de négociateur, donc, comme il est coutume chez les extrémistes (le gouvernement d’Uribe dans ce cas là ), au lieu de remercier la mission de médiation, il a préféré attaquer Gontard et l’accuser de connivence avec les FARC. A l’époque l’ordinateur de Reyes parlait facilement, il était même très courant de lui faire dire pleins de choses intéressantes.
L’affaire est passée devant la justice, Gontard a été entendu à  plusieurs reprises, et 3 ans et demi plus tard la justice rend son verdict: Gontard est lavé de tout soupçon, il a, selon les dires de la justice colombienne, toujours agi dans un objectif éminemment humanitaire.

Plus de détails dans l’article du journal Le temps, Genève:

Au terme d’une enquête dont le détail des conclusions permet de penser qu’elle a été fouillée, la procureure adjointe de l’Unité de l’antiterrorisme colombien, Nancy Esperanza Pardo Bonilla, estime qu’en tant qu’émissaire officiant pour le compte de Berne au sein d’une mission pilotée par la Suisse, la France et l’Espagne, pour «faciliter» les négociations autour des otages de la guérilla marxiste, Jean-Pierre Gontard n’a jamais outrepassé les limites de son mandat. Mieux, la dimension humanitaire de son engagement est saluée par la justice colombienne
[…]
Jean-Pierre Gontard «a bien agi en tant qu’intermédiaire pour obtenir la libération de deux otages, de même qu’il s’est engagé pour la libération de beaucoup d’autres. Il l’a fait dans un objectif éminemment humanitaire et dans le cadre des facultés qui lui avaient été accordées comme facilitateur du processus de paix de la part du gouvernement colombien.»
[…]
Jean-Pierre Gontard, interrogé par deux fois sur le sol suisse au cours de missions rogatoires menées par la justice colombienne, n’a jamais pensé que l’affaire le conduirait jusqu’au procès. Pour lui, le dénouement n’était qu’une épreuve de «patience», traversée avec le «soutien constant du DFAE, les messages de (ses) anciens élèves, de diplomates et de Colombiens, y compris dans les premiers cercles du gouvernement». «Ce que je n’imaginais pas, précise Jean-Pierre Gontard, c’est que le non-lieu serait rendu en des termes aussi explicites et honnêtes.»

L’article en entier ici

“Pequeñas voces” le film sur le conflit colombien vu part des enfants

Un magnifique projet vient de voir le jour: “Pequeà±as Voces” (petite voix). C’est un film basé sur des entretiens et des dessins fait par une génération d’enfants déplacés (8 à  13 ans) qui on grandi au milieu de la violence et du chaos colombien.
Une ou des histoires pour pleurer un peu.
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Chef des FARC “Alfonso Cano” tué par l’armée colombienne

La rumeur de ces derniers jours a été confirmée, Alfonso Cano, qui a remplacé Tirofijo à  la tête des FARC il y a trois ans a été abatu par l’armée colombienne. Je disais à  ce moment

La nouvelle tête des FARC, Alfonso Cano, est réputée brillante et plus politique, il serait donc judicieux de penser à  une proposition de négociation intéressante. Le gouvernement, qui doit de toute manière continuer son travail armé, a une opportunité probablement historique de négocier avec les FARC.

Santos a souvent dit que la porte de la négociation n’était pas fermée, mais que c’était la guérilla qui devait montrer de la bonne volonté. Après la mort de Tirofijo, Reyes, Ivan Rios, Mono Jojoy et maintenant Alfonso Cano, c’est presque tout le secrétariat général historique des FARC qui disparait. La cohérence et la structure de la guérilla prend un sacré coup, il ne serait d’ailleurs pas étonnant de voir quelques disputes internes pour le pouvoir. Cependant, même si on peut prévoir un certain nombre de démobilisation faisant suite à  cet événement, la guérilla est extrêmement bien organisée et ne va pas disparaitre pour autant. Les nouveaux leaders sont moins connus -ils n’ont pas participé aux diverses négociations sur-médiatisée – ce qui est un avantage pour eux.
Le président parle bien sûr d’un coup historique, qui tombe à  pic pour le gouvernement qui est sous le feu des critiques de la part des Uribistes pour son manque de fermeté envers les FARC.
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Gustavo Petro nouveau maire de Bogotá

Comme prévu Gustavo Petro gagne largement (32%) les élections municipales à  Bogotà¡. Peà±alosa (24%) perd pour la deuxième fois de suite, et les deux fois avec le soutien d’Uribe. Parody fait un petit score (16%), j’attendais un peu mieux, son alliance de dernière minute (avec Vinasco) lui a peut être joué un mauvais tour. Les résultats complet ici.
Le parti de gauche (Polo Democratico) disparait de la carte, et cela même au niveau national.
“Mon” candidat au conseil de la ville est réélu.

Veille d’élection

Les dés sont jetés ou presque. Apparemment c’est la première fois dans l’histoire de Bogotà¡ qu’il y a eu autant d’incertitude, moi j’ai l’impression qu’on disait la même chose il y a quatre ans, enfin si les journaux le dise, croyons le.
Les temps ont changé depuis mon dernier post, Mockus qui s’était senti trahi par Peà±alosa après son alliance avec Uribe, avait décidé de se présenter à  la mairie. C’était presque évident qu’il allait chercher une alliance avec un autre candidat et comme il n’a jamais vraiment décollé dans les sondages, stagnant autour des 12%, il fallait qu’il trouve une sortie décente. Pendant un temps il y a eu des discussions avec le camp de Petro, mais ça n’a pas abouti. Trop différents? ou trop orgueilleux? Le fait est que Mockus a fini avec Parody, ex-uribiste, mais contrairement à  ceux-ci elle a une éthique. Elle est même assez “solide” dans sa formation, ancienne sénatrice, et avec cette alliance est devenue une option possible pour la mairie. Son gros défaut est que c’est une bourgeoise qui ne connait pas vraiment les quartiers pauvres de Bogotà¡ (ce qui représente une grande partie de la ville). Elle a donc continué à  chercher des alliances et a trouvé à  la dernière minute le commentateur sportif qui avait fait la surprise il a 4 ans: William Vinasco. Il est populaire dans les classes populaires… difficile de comprendre comment Mockus a suivi, mais 3 jours avant les élections l’éthique passe après la stratégie.
Le trio de tête est donc composé de Petro, Peà±alosa et Parody. Sans chercher très loin on peut imaginer que Peà±alosa a déjà  perdu (à  moins qu’Uribe lui trouve des bus rempli de gens qui iraient voter). Le grand favori est Petro, il a réussit à  créer un mouvement, quoique un peu désorganisé, qui devrait lui garantir la victoire, mais pas la majorité au conseil. A moins que Parody crée la surprise, mais les derniers sondages la place tout même loin derrière Petro. Élue ou pas, Parody a fait sa place dans la politique de la capital, on la reverra bientôt sans aucun doute.
Demain Bogotà¡ devrait retrouver un maire (l’ancien est toujours suspendu)!

“Colombiana” par Luc Besson

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1992. Colombie. Cataleya, 9 ans, assiste au meurtre de ses parents. Échappant de justesse au massacre, elle se réfugie aux États-Unis, chez son oncle Emilio, un gangster. 15 ans plus tard, elle travaille pour lui comme tueuse à  gages. Elle signe ses meurtres d’une orchidée dessinée sur le torse de ses victimes : un message à  l’intention des assassins de ses parents. Car Cataleya est bien décidée à  aller jusqu’au bout de sa vengeance… quitte à  perdre tous ceux qu’elle aime.

Luc Besson, fidèle à  lui même, n’a pas vraiment évolué depuis Leon ou Nikita. Un mélange des deux et voilà  un nouveau scénario: Colombiana. Sans entrer dans une critique cinématographique, un point me semble révélateur de la limitation neuronale de l’auteur de ce film d’action. Comme d’habitude la Colombie est montrée comme étant une source de violence et de haine, de massacre en tout genre et un super héros va tuer tout le monde. Il y a un peu de vrai certes, mais ça ferait pas de mal de voir d’autre chose; en tout cas ce serait original. Le moment où on rigole c’est lorsqu’on voit Bogotà¡ représenté comme un taudis où il fait 40°C et les gens traînent leurs savates sous cette chaleur insurmontable…
Sans vouloir que les films ressemblent absolument à  une quelconque réalité (Bogotà¡ est à  2600 mètre d’altitude et la température dépasse rarement les 20°C) on se demande pourquoi les auteurs blaireaux s’acharnent à  montrer cette ville sous cet angle. Un mini élan d’originalité nous montrerai une ville moderne est super active… mais pour ça il faudrait déjà  qu’ils mettent les pieds dans ce pays.

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