Critiques de films. J’essaie de les rendres intéressantes.

Idiocracy

Lorsque le réalisateur de Beavis & Butt-head - série animée culte de MTV - se lance dans la réalisation de son deuxième film (après Office Space), on se demande si ce diable de Mike Judge va enfin s'affranchir définitivement du format court. On s'interroge sur les capacités à dépasser le pipi-caca du cinéaste. Le résultat est plutôt mitigé, à l'image de sa série phare qui, raillant la stupidité humaine et médiatique, n'en passait pas moins sur la chaîne teenager MTV.…

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Yes men, the

Parler des Yes Men, c'est parler des documentaires que nous pondent les USA depuis quelques temps, une mode qui n'est pas en passe de s'essouffler. Et ceux qui parviennent à traverser l'Atlantique partagent immanquablement la même caractéristique : gauchisant (le terme est libéral, aux USA), critiquant le système, dénonçant la pauvreté étasunienne et mondiale, rejetant le mode de gouvernement du président George W. Bush. Parler des Yes Men, c'est dans un premier temps emprunter le chemin de traverse nommé Michael…

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Godfather: Part III, the

A chaque épisode du Parrain correspond une nouvelle génération du XXe siècle : si dans le premier nous sommes dans l'après-guerre, les sixties hantent le deuxième épisode alors que dans le dernier, ce sont les années golden boys qui crèvent l'écran. A chaque nouvel épisode correspond également une génération d'acteurs : Marlon Brando (Vito Corleone) dans le premier, Al Pacino (Michaele Corleone, qui joue également dans la première partie) et Robert De Niro (Vito Corleone jeune) dans le second, et…

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Untergang

– Trop humain !
– Trop sensible !
– Trop pas assez démoniaque, pas assez représentant du diable sur Terre !

Extrait de quelques unes des critiques qui accueillirent Der Untergang, film sur les derniers jours d’Hitler, une oeuvre d’Oliver Hirschbiegel, réalisant là son troisième film. Il faut dire que parler d’Adolf Hitler n’est jamais facile, quelque soit la bonne foi dont pour être animé le réalisateur. On touche à l’une des plus grande catastrophe de l’humanité, LA guerre de tous les superlatifs. Il fallait un ennemi à la hauteur des dommages irréparables engendrés, comme si, dans tout bon film hollywoodien, on pouvait faire remonter le « mal » à une seul source : Hitler, Hitler, Hitler, répétons-le ad nauseum pour se convaincre que le mal, c’est lui, le bien, c’est nous. Cela n’empêchera pas Ian Kershaw, historien, de publier des biographies sur le mal, ni Hirschbiegel d’en adapter certains passages.

Hirschbiegel a été accusé de nombreuses choses qui doivent faire mal. « Pactiser avec Hitler » ne doit pas être de tout repos, surtout lorsque l’on prend conscience de la symbolique que représente cette homme. Humaniser un tel homme, c’est s’enfoncer plus loin dans les cercles de Dante. Il faudrait voir à ne pas accuser à la légère Hirschbiegel de réaliser un film qui traite à la légère de Hitler : des accusations de ce type font mal.

Assez de méta : qu’en est-il concrètement ? Qu’est-ce que le film montre, en mettant en scène Hitler qui s’adonne au baise-main ? Tout d’abord, le Führer est interprété par Bruno Ganz, un acteur ayant compris que le surjeu ne desservirait le film : à la constante recherche aux confins de la folie, Ganz explore un personnage ambigu, incompréhensible, avec un maestria stupéfiante. Présent et imposant dans chaque scène, le charisme dégagé aide à saisir l’amour sans borne que vouaient certains fidèles au chef germanique. Il est inutile de crier pour se faire obéir, la présence animale du Führer déconcertait; mais très vite, nombreux vont l’abandonner, partir sans un regard.
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Arizona Werewolf

« Cette nuit, il va se réveiller… »

Je ne sais pas si ce sous-titres était destiné à informer le spectateur que toute l’équipe (réalisateur, acteurs, producteurs) avait dormi durant le tournage. Ce qui est certain a contrario, c’est qu’Arizona Werewolf est le plus mauvais film de l’histoire du cinéma. Je ne suis pas le seul à le dire, l’imdb lui donne au moment de la rédaction de ce message la position incroyable de « 23ème plus mauvais film au monde » . Le moins qu’on puisse dire, c’est que le rang obtenu est à la petitesse de la qualité du film.

Film Arizona Werewolf, presque pas dirigé par le non-réalisateur Tony Zarindast

Ce film m’a fait comprendre ce que navet veut dire. Des décors en carton-pâte, des acteurs certainement trouvés au détour d’un bistrot, un scénario qui ferait *presque* passer Taxi pour un film d’auteur, un dialoguiste qui devait être shooté au fameux speedballs, rien, mais absolument rien n’est épargné au spectateur.

La première fois que je l’ai vu, j’ai arrêté la vidéo après 5 mn. Mon amie est allée se coucher, me lançant un regard lourd de sous-entendus agacés. Et puis j’ai remis ce machin appelé « film », me disant que tout le reste ne pouvait pas être à l’image de ce que je venais de voir; je me trompais lourdement, c’était encore pire. Depuis, je me le repasse en boucle avec des amis, qui, la bouche ouverte durant 99 minutes, répètent inlassablement : « c’est pas possible, c’est pas vrai ».

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Gremlins

Selon l'âge dont dispose le lecteur enthousiaste de cet article, le titre a de grandes chances d'évoquer un conte aussi fort que sorti des frères Grimm. Et pourtant : à l'origine, Gremlins est tout juste de la bonne série B. Des personnages peaufinés, un scénario et une ambiance sympatoche, mais de la série B malgré tout. J'en veux pour preuve l'humour décalé des monstres : les gremlins plante dans l'appendice charnu arrière des seringues, se déguisent en femelles gremlins (scène…

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Identity

Si tout le monde connaît l'histoire des Dix petits nègres d'Agatha Christie, James Mangold (réalisateur du superbe Copland) s'est mis dans la tête de nous resservir une version contemporaine de l'angoissant livre. C'est donc à travers l'histoire d'un déséquilibré mental, atteint d'une "dissociation de la personnalité" (une schizophrénie aggravée, pour les béotiens comme moi), qui voit ses différentes personnalités s'affronter lors d'un huis-clos, va nous plonger au coeur d'une réflexion sur la maladie psychique. On va ainsi assister à une…

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Spider-Man

Sam Raimi était un réalisateur qui promettait. L'auteur d' "Un plan simple" m'avait ravit, l'histoire de corruption et trahison dans cette froide petite ville américaine augurait le meilleur. Le froid communiqué m'est resté dans ce nouveau film, mais un froid indolore, indifférent, une couverture givrée qui endort et non qui pousse à se remuer. Un film impersonnel donc, avec une répétition de clichés comme si Raimi n'était plus capable d'originalité. Spider-man nous conte l'histoire archi-connue de Peter Parker, un lycéen…

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