Rappels élémentaires sur les institutions démocratiques – la démocratie en Suisse, c’est aussi le parlement

La démocratie foulée au pieds en Suisse ? Mon oeil !

Le 7ème membre de l’équipe composant le cabinet ministériel suisse est désormais connu : Mme Wider-Schlumpf, qui ne s’attendait décidément pas à tant d’honneur. Elle a accepté la double charge de Conseillère fédérale, et de cheval de Troie potentiel infiltré dans le parti dont elle est issue, l’Union démocratique du centre (UDC, extrême droite suisse).

Les commentaires sans grande classe, émanant d’un parti éméché par la défaite, ont dénoncé le manque de conformité avec les règles démocratiques, et le peu de cas fait de la souveraineté populaire. Au-delà des déclarations émotionnelles, somme toute compréhensible pour un parti qui subit l’une des plus grandes défaites de ces deux dernières décennies, peut-on parler de parlementaires irresponsables et indifférents au choix des électeurs ? Assurément non, et nous allons voir pourquoi.
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Changement dans le temple du conservatisme

A la surprise générale, le tribun Christoph Blocher, leader officieux (mais non officiel) du parti d’extrême droite suisse dénommé UDC (pour Union démocratique du centre) et Conseiller fédéral helvétique n’a pas été réelu à ce poste. Le parlement lui a préféré Mme Eveline Widmer-Schlumpf, Conseillère d’Etat dans le canton des Grisons.

Malgré le succès sans précédent de son parti, qui a recueilli à peu de choses près 30 % des votes lors de l’élection parlementaire d’octobre dernier, celui qui en défend haut et fort les couleurs se retrouve éjecté de son bureau. Ministre de la justifice, futur président programmé de la Confédération en 2009, le voilà bouté dehors tel un mouton noir.
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Joaquí­n José Martínez, un témoignage essentiel sur la réalité des couloirs de la mort aux USA

La peine de mort, tout le monde a son avis sur le sujet, variant entre l'inacceptable, "l'inacceptable mais" ou le carrément justifié. Le sujet est si sensible, si profond que tout un chacun se sente légitimé à se prononcer. Et souvent de manière tranchée. Joaqui­n José Marti­nez était à Genève à l'occasion de la journée des villes pour la vie et contre la peine de mort, en ce vendredi 30 novembre 2007. Survivant des couloirs de la mort, son témoignage…

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Le nucléaire, c’est de la bombe !

Il y a des fois où l'on se trouve bien malin d'avoir eu une idée, puis on se rend compte que 3 semaines plus tôt la même idée a été appliquée avec un talent extraordinaire : https://www.dailymotion.com/video/7fd2Pp3LQand8lWGg "Monsanto président" et "le nucléaire, c'est de la bombe", ils ont pris du bon temps les salauds.

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30 novembre à Genève : Villes unies contre la peine de mort, une action commune mondiale

Villes Unies contre la Peine de Mort : Genève bouillonne d'opposition ! La peine de mort survit toujours, mais l'opposition poursuit son oeuvre de dénonciation. La tradition veut qu'à l'occasion de la journée mondiale des villes unies contre la peine de mort, soit le 30 novembre ((Le choix de cette date renvoie au 30 novembre 1786, jour de la première suppression de la peine de mort par l'Etat souverain du Grand-duché de Toscane. C'est ainsi qu'en hommage à cette décision…

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Saikaku ichidai onna

50 ans avant Dancer in the Dark, Kenji Mizoguchi osait un portrait de femme dévastée à qui la vie n'épargne aucune horreur. Mais là où Lars Von Trier s'arrête, trouvant dans la mort le facile échappatoire aux souffrances endurées, Mizoguchi va plus loin, explore avec férocité toutes les facettes du désespoir féminin dans Saikaku ichidai onna (La vie de O Haru, femme galante, mais les traductions de ce titre diffèrent parfois). Ce film, sans concession ni fioriture, recule paradoxalement là…

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De l’impossibilité des races

Sus au politiquement correct, appelons un chat un chat, et cessons de prendre des pincettes pour exprimer ce que nous savons tous être vrai ! Les races existent, et ce n'est pas être raciste que de dire qu'il existe des différences entre les hommes ! Sous ce cris du coeur lancé périodiquement dans le débat politique ou dans le cercles des proches, que nous avons tous entendu - voire auquel nous avons participé - se cachent sans coup férir les…

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Pourquoi c’est l’extrême droite qui a gagné en Suisse

Alors que l’Union démocratique du centre (UDC) se pose la question de comment réorganiser la politique en Suisse, les qualificatifs des journaux à l’égard de ce parti vont certainement se faire de plus en plus légers. Moins grossiers. Moins moralisateurs. On serait à moins, puisque le parti agrarien a réussi le pari de faire mieux qu’il y a 4 ans, et atteint le score incroyable de presque 30 % des votes exprimés en sa faveur. C’est, semble-t-il, le pourcentage le plus élevé jamais réalisé par un parti politique en Suisse. Habitué au consensus, l’Helvétie a pour habitude de composer, de négocier entre les différents tendances. Face à un parti représentant pas loin d’une voix sur 3, les journaux pourront-ils tenir le même discours ? Les électeurs de l’UDC seront-ils toujours taxés de xénophobes ? A l’étranger, cela ne fait aucun doute, mais dans ce montagneux pays, où les journaux doivent compter avec un lectorat relativement réduit, on en doute. Comment évoquer qu’un tiers des votants suisse soit d’extrême droite ?

Avant de passer en revue les arguments qui donneraient à croire que ce parti n’est pas qu’une simple droite nationaliste, observons le taux de participation. On se gausse dans notre pays d’avoir atteint les 50 %, alors que la campagne s’est déroulée de manière très virulente, les invectives volant très bas et les appels au vote se répétant ad nauseum. Jamais on avait vu l’électorat et les politiques se mobiliser de la sorte, les manifestations se voyant opposer des contre-manifestations, les journaux analysant les penchants politiques de tous les candidats, les tracts s’échangeant à toute vitesse de mains en mains. L’agitation est à mettre en relation avec celle ayant suivi la qualification de Le Pen au deuxième tour des présidentielles françaises de 2002, qui eut pour résultat le taux record de presque 80 % de participation. Entre la France de 2002 et la Suisse de 2007, on passe à peu de choses près du simple au double. La démocratie suisse, ce n’est pas tellement une affaire populaire.
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