Les articles touchant de près ou de loin aux droits humains. Les « droits de l’Homme » sont insuffisants. Les Femmes, avec un F majuscule, existent aussi.

Sarkozy, les promesses n’engagent que ceux qui les croient

En ces temps de raz-de-marée d’affaires, il y aurait beaucoup à écrire, à éclairer. Des torrents de mots à noircir pour se désoler de combien la France de Sarkozy est devenue arrogante, corrompue, égoïste, maladroite : elle se permet par exemple de reprendre une Europe qui s’inquiète de la politique en matière de Roms de l’Hexagone – et des « objectifs » chiffrés d’expulsion – en lui rappelant que « la France est souveraine, et n’a pas de leçon à recevoir ». Elle est incapable de réformer les retraites, mais excelle dans la réforme fiscale – qui oubliera le « bouclier » instauré en pleine crise économique ? Le chef de l’Etat, il est vrai, n’a aucun scrupule à ouvertement profiter des largesses de ses amis fortunés, à s’insulter comme un charretier avec ses administrés à une foire, à user des forces policières pour retrouver le scooter de son fils (hier) et à saisir les services secrets pour retrouver la source indiscrètes des attaques à son ministre Woerth.

La liste est longue, même pour une homme qui n’a jamais caché son arrivisme, son ambition et sa traîtrise. Il a été élu en tout état de cause. Son parcours et ses actions parlaient d’elles-même.

Il y a trois ans pourtant, le président Sarkozy avait surpris. Non seulement par la stratégie politique inventive et couronnée de succès qu’il allait mettre en oeuvre – il éjecte du spectre tous ses ennemis, de l’extrême droite à la gauche extrême -, mais aussi par son discours d’investiture, au soir des résultats de la présidentielle. Le 16 mai 2007, voici ce que déclarait le nouveau président français, reproduis ci-après. Et si les promesses n’engagent que ceux qui les croient, force est de constater qu’un seul point a été respecté : défendre l’identité française.

Chacun jugera si, dans les 15 à 20 mois (en comptant sa campagne de réélection) qu’il a encore à disposition, le président peut rectifier le tir. Lisez plutôt.
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Libye : Les coulisses du régime Khadafi

On lui donnerait le bon dieu sans confession : simple et accessible, le visage fendu d'un sourire en demi-lune, Idris Aboufaied est pourtant passé par bien des cauchemars. A la place du bon dieu, la Libye lui a donné 25 ans de prison ferme. Avant d'être, sous les pressions internationales, libéré pour raison médicale. Idris est malade, mais il ne se départit pas de son rire. Et ne regrette pas ses choix de vie. Alors qu'il est jeune médecin, le Libyen…

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L’Iran, un leader en devenir sur la scène internationale

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad occupe sans cesse une place d'importance dans les médias depuis son arrivée au pouvoir en 2005. Il est vrai que l'Iran est une préoccupation majeur de ce début de siècle, avec le développement de ses capacités nucléaires. D'autre part, son irrespect des principes fondamentaux liés aux droits humains est révoltant. Plus encore, ses crises économiques et alimentaires à répétition voue une partie de sa population à la pauvreté et la malnutrition. Il n'empêche : si…

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Tariq Ramadan: est-il justifié d’en avoir peur ?

Le 4ème festival francophone de philosophie se déroule à Genève, du 25 au 28 septembre 2008. Un programme hétéroclite, qui se devait de répondre à l’ambition de la thématique annoncée : la peur. Des intervenants économistes, sociologues, médecins ou… philosophes se sont mis en tête de répondre à nos angoisses. Et en cette soirée du 26 septembre, l’orateur qui avait pour tâche de se pencher sur la peur de l’islam n’était autre que la quasi rock-star, l’enfant chéri des médias, l’homme qui cristallise une partie des fantasmes francophones : Tariq Ramadan. Court de rattrapage pour ceux qui étaient sur Mars ces dernières années, le fameux débat Sarkozy-Ramadan sur France2. C’était avant l’élection de Sarkozy.

Sous l’intitulé « la peur de l’islam, et l’islam face à nos peur », Tariq Ramadan s’est efforcé de brosser un catalogue des différentes peurs face à l’islam, d’en démontrer leur côté parfois paradoxal, ou encore de rappeler combien le retrait des musulmans dans les sociétés occidentales est condamnable; le condamné étant… le musulman lui-même.

Et de rappeler que les angoisses d’une crise économique s’affronteront avec les frayeurs de l’immigration; puisque d’un côté, l’Europe se radicalise, le discours liant immigration et sécurité (et identité nationale en France, aurait-il dû ajouter) s’est banalisé, alors que dans le même envol ce continent aura besoin de dizaine de millions d’immigrés pour pallier sa population vieillissante. Le conflit d’intérêt, entre ceux pour qui l’immigration est un préjudice et ceux pour qui elle est un bénéfice, pourrait se radicaliser à l’avenir.

Ou d’ajouter que les musulmans ne doivent pas rester passif dans leurs sociétés; de deuxième, troisième génération (pour la dernière vague), il est temps de cesser de parler d’intégration pour les citoyens de confessions musulmanes d’origine étrangère. L’intégration, c’était la problématique de leurs parents, fantômes au milieu de sociétés qui les voulaient invisibles. On les a donc parqués hors du champs politique; le décalage vient, selon Ramadan, du fait que les générations actuelles s’impliquent, occupent l’espace public, deviennent visible. D’où le débat, puisque auparavant, on ne voyait pas ces immigrés, parqués dans des banlieues construites pour l’occasion ou des quartiers sordides. L’ancien professeur genevois plaide pour que les hommes et les femmes de confession musulmanes se saisissent de leur avenir, et prennent part autant que possible au processus décisionnels.

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Droits de l’homme à l’UPR : Une France au-dessus de tous soupçons ?

La France passait ce matin du 14 mai ce qu’elle qualifiait de « grand oral », à travers le nouveau mécanisme du Conseil des droits de l’homme, l’Examen Périodique Universel. Séance présidée par une troïka de 3 Etats-membres (la Zambie, l’Italie et la Malaisie), les questions d’une quarantaine d’Etats sont venues demander des comptes au « pays des droits de l’homme ». Sur des questions d’actualité, mais aussi sur des débats passés.

L’Hexagone a pris toutes précautions d’usage lors de son discours introductif : tout en rappelant son attachement aux droits humains, l’ambassadeur aux droits de l’homme M. François Zimerey a relevé qu’aucune nation, quel que soit son implication en la matière, ne peut se mettre au-dessus de la critique d’autres Etats. Un tel dialogue a des vertus constructives, et la France croit à « l’alliance des civilisations, et non au choc des civilisations », explique le diplomate. Prenant les devants sur les sujets qui fâchent, M. Zimerey rappelle qu’on « juge aussi une société à l’état de ses prisons. Pour être clair, nous avons des défaillances auxquelles nous avons décidé de pallier ».

Une présentation qui n’a pas dissuadée les pays de poser des questions incisives sur les conditions de détention pénitentiaires des condamnés, notoirement en surnombre. Ce qui pousse l’ambassadeur a préciser les actions prévues, telles que la constructions de nouveaux établissements, et la destruction d’autres, vétustes : « Dans les prochaines années, nous devrions pouvoir détenir 6’000 condamnés supplémentaires. De plus, la mission de la prison est repensée, avec l’idée que ce lieu a pour objectif la réinsertion des délinquants. Nous privilégions aujourd’hui des mesures telles que la semi-liberté ou le port de bracelets », défend-il.

Devant la multiplication d’offices – indépendants, souligne l’ambassadeur – chargés de faire respecter les droits de l’homme, certains s’inquiètent des difficultés de coordination inhérentes. Réponse toute trouvée, somme toute très française : « Notre pays a créé un nouvel office chargé d’assurer une telle coordination, et harmoniser les pratiques ».
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Comment Jean Ziegler se fit élire au Conseil des droits de l’homme

Un article soupçonneux sur la récente élection de Ziegler, qui passe de rapporteur spécial sur l'alimentation au Conseil consultatif du Conseil des droits de l'homme. Mais comment pourrait-il en être autrement, avec l'homme qui voit des complots partout ? Jean Ziegler est connu pour ses engagements sociaux et politiques, sa fougue à défendre la veuve et l'orphelin, ses appuis dans la société civile et dans les pays en développement. Sans oublier son opposition virulente aux carburants issus de l'agriculture. Il…

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J.O. chinois : médaille d’or de répression, lot de consolation pour la censure

Le battage médiatique, à quatre mois du rendez-vous olympique, est quotidien. Dans une autre situation, l’organisateur des J.O. aurait donc eu de quoi se réjouir; difficile pourtant de croire que cette publicité, très négative, est une aubaine. Difficile de croire aussi qu’elle pourra se renverser et que, au mois d’août prochain, tout ne sera que sourire et bonne humeur. Non, l’évènement est déjà entâché, et il le restera. Tout au plus pourra-t-on éclaircir la couleur de la salissure, mais le mal est déjà fait. Partant de cette hypothèse, il est très instructif d’observer comment la Chine, pays qui n’est plus communiste mais reste une dictature de parti unique, se démène pour amoindrir le terrible choc porté à son empire et son prestige. Comment le pays de Lao Tseu gère-t-il la levée de boucliers des journalistes, des citoyens et même des Etats ?

Il faut reconnaître un amateurisme infantile dans l’établissement de sa propagande : l’Empire du Milieu a beau se tortiller, il n’y a (pour l’instant) aucune créativité dans ses contre-attaques. La censure et la propagande sont utilisées sans retenues, et le People’s daily – journal officiel – ouvre les vannes de la manipulation comme jamais. Lorsque l’information est trop subversive et difficile à réécrire, le People’s daily fait l’impasse et renonce à la traiter; lorsqu’au contraire, l’information semble plus plastique, on s’engouffre avec délice dans la mythomanie : ainsi, partant du fait que les Tibétains se laissent aller à des meurtres de Chinois (une réalité factuelle), le People’s daily explique que Dalaï-Lama et sa « clique » seraient à l’origine des troubles au Tibet (le mensonge). Censure et manipulation sont servies comme les deux faces d’une même pièce, destinées à acheter l’opinion publique chinoise; malheureusement, cette pièce est l’un trente deniers pris dans la bourse de Judas Iscariote, et finira par se retourner contre celui qui s’est servi.

En premier lieu, la censure des évènements du Tibet est matériellement intenable; le black out imposé sur le moteur de recherche « google » (sur le mot « tibet » notamment) est facilement contournable. Mot mal orthographié (quid d’une recherche sur « tibét », renvoyant 57 millions de pages ?), utilisation d’autres moteurs de recherche, vidéos à la demande sur youtube ou dailymotion, communication sur d’autres outils internet que le web (email, chat, réseaux sociaux, etc) voue à l’échec une telle stratégie. Au contraire, cacher de manière aussi ostentatoire ne fait qu’aviver la curiosité; en entrant dans l’arène de la communication électronique, la Chine s’est condamnée à en accepter les règles libertaires numériques. C’est pourquoi elle a récemment lâché du lest, en proposant l’envoi d’une dizaine de journalistes internationaux au Tibet. Des journalistes qui seront aussi libres au pays du Dalaï-Lama qu’ils ne le sont en Irak, soit; mais qui rapporteront, à n’en pas douter, entre les lignes, des évènements contradictoires avec le discours officiel. Une balle dans le pied, mais que Beijing était obligé de se tirer.
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Nos pires peurs deviennent réalité

Oksana Chelysheva est une journaliste et défenseuse des droits de l’homme, dans la lignée d’Anna Politkovskaïa. Le monde sait combien il est dangeureux aujourd’hui de s’opposer au pouvoir du Kremlin; il faut avoir à l’esprit en lisant les lignes suivantes, combien chaque mot met en danger Mme Chelysheva, en pleine ligne de de mire du pouvoir dictatorial russe.

Nos pires peurs deviennent réalité, – Les autorités attaquent en justice ceux qu’elles détestent

par Oksana Chelysheva, depuis le site finrosforum.fi

Le 20 mars 2008, les autorités de Nizhny Novgorod et Arzamas ont lancé une nouvelle vague de raids dans les bureaux de la Fondation de Nizhny Novgorod pour promouvoir la tolérance et dans les habitations de nombreux opposants au pouvoir.

La Fondation pour promouvoir la tolérance est une Organisation non gouvernementale (ONG) russe, qui a été fondée pour continuer le travail de la Société d’amitié russo-tchétchène – aujourd’hui interdite. Cette dernière a toutefois été officiellement (ré)ouverte et enregistrée en Finlande.

La police a confisqué tous les ordinateurs des bureaux de la Fondation. Le bureau a été séquestré. Elle a aussi confisqué le téléphone portable de Stanislav Dmitrievsky, conseiller de la Fondation et président de la Société.

De plus, la police a mené des fouilles dans les appartements de nombreuses personnes associées à la coalition d’opposants « l’Autre Russie » : Ilya Shamazov, Yuri Staroverov, Yevgeni Lygin, Yelena Yevdokimova, Yekaterina Bunicheva et Igor Voronin à Nizhny Novgorod, ainsi que Dmitry Isusov et Maxim Baganov à Arzamas.

Ilya Shamazov, Yelena Yevdokimova et Yury Staroverov font tous partie du personnel de la Fondation.

Après avoir terminé les recherches dans l’appartement de Baganov, les autorités l’ont inculpé pour violation de l’article 282.2 du code pénal (« extrémisme »). Beganov a été interrogé à 3h30 le 20 mars. La police a confisqué son passeport.

Dmitrievsky a demandé au Comité d’investigation de découvrir les raisons de ces raids de masse. Quand j’ai joint Dmitrievsky, il rentrait à peine du Bureau régional du procureur, se rendant dans les locaux du Comité contre la torture de Nizhny Novgorod.

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