La foire d’empoigne

Il y a des jours où j’essaie d’en rire, d’autres, malgré tous les efforts possibles je n’y parviens pas. C’est plus fort que moi…

La para-telenovela continue, le célèbre massacreur à  la tronçonneuse continue à  raconter ses prouesses et selon la justice il n’aurait toujours pas révélé plus de 5% des ses actes. Alors on attend. Pour passer le temps la fiscalia (organe de justice colombien) a décidé de transmettre les confessions de monsieur en direct à  la télé, après tout c’est public et c’est mieux pour la réconciliation que tout le monde sache tout. Ou plutôt que tout le monde sache les 5% que Mancuso veut bien raconter.

En parallèle le scandale des politiciens qui ont eu des liens avec les paramilitaires continue, le président Uribe a été nommé plusieurs fois. L’opposition, qui, à  travers Petro a révélé ce scandale, continue ses recherches et démontre chaque un jour un peu plus sa perspicacité.

Uribe, fin politicien, n’a pas attendu pour répondre et en un discours il réussit à  passer d’accusé à  accusateur. Il faut, selon lui, mettre en examen l’Etat colombien pour ses liens avec la guérilla des FARC. Comme le souligne Samper (un ex-président corrompu avec les narcotrafiquants) il faut alors juger l’ex-président Pastrana pour les concessions qu’il a faites aux FARC pendant les négociations de paix.

Uribe veut aussi qu’on recherche les liens de ses détracteurs avec la guérilla. Il est clair que la guérilla n’est pas meilleure que les paras et il est clair aussi que les politiciens qui profitent de l’appui de la guérilla pour être élus ne valent pas mieux que ceux qui travaillent avec les paras. La question n’est pas là .

La réponse de l’ex-candidat à  la présidence, aujourd’hui président du Polo (parti d’opposition) répond tranquillement qu’il veut bien qu’on enquête sur sa vie, mais il demande qu’on fasse la même chose pour Uribe.

Les politiciens de gauche ont, en général, moins peur des enquêtes car, contre eux elles sont constantes. Le cas de Petro est relativement fréquent: on accuse la gauche d’avoir des liens avec la guérilla, mais souvent les enquêtes démontrent que c’est faux. De plus la guérilla est maintenant tellement détestée, qu’avoir des liens avec eux est un suicide politique; ce qui n’était pas forcément le cas avec les paramilitaires.

La foire d’empoigne a commencé, cela ne ressemble plus à  grand chose, les accusations volent, les contre-accusations courent et finalement c’est toujours les même qui perdent: on va finir par ne plus savoir qui est qui et qui fait quoi ni comment. Uribe, comme bon président bien louche, réussit petit à  petit à  mettre des bâtons dans les roues à  la justice.

Pour le prochain épisode ce serait bien si la Colombie pouvait embaucher quelques centaines d’avocats, juristes et autres trucs dans le genre pour voir si la justice s’en sort.

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