Sarkozy, les promesses n’engagent que ceux qui les croient

En ces temps de raz-de-marée d’affaires, il y aurait beaucoup à écrire, à éclairer. Des torrents de mots à noircir pour se désoler de combien la France de Sarkozy est devenue arrogante, corrompue, égoïste, maladroite : elle se permet par exemple de reprendre une Europe qui s’inquiète de la politique en matière de Roms de l’Hexagone – et des « objectifs » chiffrés d’expulsion – en lui rappelant que « la France est souveraine, et n’a pas de leçon à recevoir ». Elle est incapable de réformer les retraites, mais excelle dans la réforme fiscale – qui oubliera le « bouclier » instauré en pleine crise économique ? Le chef de l’Etat, il est vrai, n’a aucun scrupule à ouvertement profiter des largesses de ses amis fortunés, à s’insulter comme un charretier avec ses administrés à une foire, à user des forces policières pour retrouver le scooter de son fils (hier) et à saisir les services secrets pour retrouver la source indiscrètes des attaques à son ministre Woerth.

La liste est longue, même pour une homme qui n’a jamais caché son arrivisme, son ambition et sa traîtrise. Il a été élu en tout état de cause. Son parcours et ses actions parlaient d’elles-même.

Il y a trois ans pourtant, le président Sarkozy avait surpris. Non seulement par la stratégie politique inventive et couronnée de succès qu’il allait mettre en oeuvre – il éjecte du spectre tous ses ennemis, de l’extrême droite à la gauche extrême -, mais aussi par son discours d’investiture, au soir des résultats de la présidentielle. Le 16 mai 2007, voici ce que déclarait le nouveau président français, reproduis ci-après. Et si les promesses n’engagent que ceux qui les croient, force est de constater qu’un seul point a été respecté : défendre l’identité française.

Chacun jugera si, dans les 15 à 20 mois (en comptant sa campagne de réélection) qu’il a encore à disposition, le président peut rectifier le tir. Lisez plutôt.
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Droits de l’homme à l’UPR : Une France au-dessus de tous soupçons ?

La France passait ce matin du 14 mai ce qu’elle qualifiait de « grand oral », à travers le nouveau mécanisme du Conseil des droits de l’homme, l’Examen Périodique Universel. Séance présidée par une troïka de 3 Etats-membres (la Zambie, l’Italie et la Malaisie), les questions d’une quarantaine d’Etats sont venues demander des comptes au « pays des droits de l’homme ». Sur des questions d’actualité, mais aussi sur des débats passés.

L’Hexagone a pris toutes précautions d’usage lors de son discours introductif : tout en rappelant son attachement aux droits humains, l’ambassadeur aux droits de l’homme M. François Zimerey a relevé qu’aucune nation, quel que soit son implication en la matière, ne peut se mettre au-dessus de la critique d’autres Etats. Un tel dialogue a des vertus constructives, et la France croit à « l’alliance des civilisations, et non au choc des civilisations », explique le diplomate. Prenant les devants sur les sujets qui fâchent, M. Zimerey rappelle qu’on « juge aussi une société à l’état de ses prisons. Pour être clair, nous avons des défaillances auxquelles nous avons décidé de pallier ».

Une présentation qui n’a pas dissuadée les pays de poser des questions incisives sur les conditions de détention pénitentiaires des condamnés, notoirement en surnombre. Ce qui pousse l’ambassadeur a préciser les actions prévues, telles que la constructions de nouveaux établissements, et la destruction d’autres, vétustes : « Dans les prochaines années, nous devrions pouvoir détenir 6’000 condamnés supplémentaires. De plus, la mission de la prison est repensée, avec l’idée que ce lieu a pour objectif la réinsertion des délinquants. Nous privilégions aujourd’hui des mesures telles que la semi-liberté ou le port de bracelets », défend-il.

Devant la multiplication d’offices – indépendants, souligne l’ambassadeur – chargés de faire respecter les droits de l’homme, certains s’inquiètent des difficultés de coordination inhérentes. Réponse toute trouvée, somme toute très française : « Notre pays a créé un nouvel office chargé d’assurer une telle coordination, et harmoniser les pratiques ».
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Avis de tempête : Sarkozy, force 5

Certains en doutaient, mais la politique du nouveau président n'a pas finit de souffler avec une force tapageuse en France et dans le monde. Si pour l'instant, il est trop tôt pour augurer des résultats, le style est résolument nouveau. Épaulée de deux ministres socialistes (Eric Besson et Bernard Kouchner), la nouvelle équipe de 15 ministres va s'atteler à tenir la quantité traditionnellement invraisemblable de promesses effectuées par Sarkozy durant la campagne électorale. Prendre les perdants dans l'équipe gagnante, voilà…

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Sarkozy : qui passe au premier coup n’aura pas droit à un second essai

Cette majorité est la plus jeune et la moins « conservatrice » de toutes celles que nous avons eues depuis 1958. Elle sera facile à mobiliser. Elle n'attend que cela. (...) Mais le volontarisme de M. Sarkozy (...) devra répondre aux attentes qu'il a lui-même suscitées et dont tant de garçons et de filles, interrogés dans la nuit de samedi à dimanche, ont montré combien elles étaient fortes (...) Certains jeunes, même, se laissaient emporter par une sorte de délire…

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Pourquoi la France va changer le 6 mai 2007

Les élections présidentielles françaises vont être une rupture pour l'Hexagone. Les deux candidats en lice, à gauche comme à droite, sont les représentants d'un nouveau discours, d'une nouvelle façon de faire la politique, et brisent des tabous qui, jusque-là, étaient la règle. Quitte à en perdre l'âme française. Pourquoi peut-on parler de rupture ? Tout d'abord, parce que la population le souhaite. Que ce soit en raison de la peur des immigrés, du chômage, des délocalisations, la France traverse sa…

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Fin de l’innocence pour Nicolas Hulot ?

Tout est possible, même un retour à la raison pour Nicolas Hulot. L'homme qui s'est associé à tant d'entreprises contestées et contestables par le biais de "Ushuaïa" - fondation ou émission - avait pris la décision de s'investir politiquement pour les présidentielles françaises 2007. Or, la "caution écologique de l'Oréal" fait le plus mauvais choix possible pour son action : faire signer un pacte d'engagement à l'adresse des candidats à la présidence, par lequel ils et elles assuraient considérer la…

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Réponse à un vrai libéral français, Jacques de Guénin

jacques de guenin portraitC’est avec beaucoup d’attention que j’ai lu et relu le discours Oui, le libéralisme est social, prononcé le 10 septembre 2005 par Jacques de Guénin, qu’un ami m’a transmis. Les vrais libéraux se font de plus en plus rares, aspirés par les tendances conservatrices et/ou nationalistes, et s’éloignent progressivement de l’idéologie des Adam Smith, John Locke ou Alexis de Tocqueville. La France, avec sa droite étatiste, est peut-être l’exemple le plus patent que, contrairement aux idées reçues, l’identité « droite » = « néo-libéralisme » est fausse. Ce que n’empêche pas aux méthodes libérales d’être, depuis une vingtaine d’années, au coeur de l’action politique occidentale (y.c. Japon).

Cet article se veut une réponse non pas point par point, mais générale à ce discours. Il n’a pas pour but de tourner en dérision l’auteur, car les hommes défendant ainsi le libéralisme sont rarement de mauvaise foi. Mais lorsqu’il s’agit d’exposer ce qu’est le libéralisme, la tentation d’en appeler aux pères fondateurs est si grande qu’une cécité idéologique vient fausser la bonne foi de départ.

Pourquoi le libéralisme économique doit-il être combattu, comment est-ce que la gauche s’adapte aux défis comtemporains, je vais tenter de répondre brièvement aux critiques théoriques et pratiques de M. Jacques de Guénin. Histoire de « donner des armes », comme dirait celui-ci, pour combattre l’idéologie libérale.
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Le parlement français face au P2P – 2ème partie

Une partie de la journée d'hier a été consacrée à la poursuite des discussions liées à la loi Droits d'auteurs et droits voisins dans la société de l'information (DADVSI) au sein de l'Assemblée nationale française. Et dès l'ouverture, cette discussion se transforme en poudrière. En effet, après avoir demandé la procédure urgente pour l'examen de la DADVSI, au prétexte que l'Union européenne risque d'infliger une forte amende à la France si celle-ci ne transpose pas la directive relative aux droits…

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