La grippe aviaire déplume l'homme
Posted: Wed Oct 26, 2005 3:23 am
(suite du sujet https://www.jcvignoli.com/blog/politiqu ... ume-lhomme )
Je dois t'avouer que je m'attendais à ton intervention. Je me demandais simplement si tu allais avoir le temps de te lancer. Parce que je sais que dès que l'on parle animal, tu perds le contrôle. La preuve :
Où est-ce que tu vois un choix à faire entre les humains et les animaux ? Que des personnes soient si seules qu'elles anthropomorphisent leur animal est triste, mais en aucun cas condamnable. Elles tuent des gens ? En empêchent d'autres de vivre ? A l'extrême, elles ne donneraient pas un sous pour des catastophes humaines mais beaucoup pour leur chiot, je trouverais ça très éloigné de mes valeurs, mais en rien condamnable.
Ton paragraphe sur le Pakistan est symbolique, et j'y reviens. Ce n'est pas parce que j'estime qu'on devrait s'occuper des oiseaux (ce n'est pas que de la volaille qu'on mène à l'abattoir) de manière plus humaine, que des personnes vont crever aux Pakistan. Les orphelins qui, les yeux hagards, vont à l'école guidés par leurs automatismes, alors que tout s'est effondré, ne vont pas retrouver leurs parents parce qu'on s'occupe de manière plus humaine des oiseaux. Le fait d'avoir de la compassion pour le peuple juïf ne m'empêche pas d'en avoir autant pour le peuple palestinien. CQFD.
Alors pourquoi me lance-je dans la comparaison "enfants-oiseaux" ? Parce que si la valeur de leur vie n'est en rien comparable, il me semble éloquant quant à l'état d'esprit d'une société réduite à l'utilitarisme d'avoir des méthodes si directes et déshumanisées. Ce qui fait la particularité de l'être humain, c'est de soucier des autres. Où est-il écrit que cela doive se restreindre à sa propre espèce ? Qu'il existe une hiérarchie, c'est évident; mais ne plus du tout s'en préoccuper des espèces inférieurs ? Si s'occuper du plus faible est de l'humanisme, considérer l'animal comme un simple objet est de l'anthropo-égoïsme. Je ne vois pas comment ont peut être à la fois humaniste et égoïste.
En somme, se préoccuper du sort des oiseaux ne me paraît nullement en contradiction avec une pensée humaniste. Elle me paraît même son complément logique.
Je dois t'avouer que je m'attendais à ton intervention. Je me demandais simplement si tu allais avoir le temps de te lancer. Parce que je sais que dès que l'on parle animal, tu perds le contrôle. La preuve :
Je ne comprends en rien ce type de réflexion - que je décide de prendre au sérieux même si c'était une provocation. Et c'est celle que j'ai pu lire dans la plume de nombreux journalistes, de manière latente. Mais la voir noir sur blanc est une chance de m'exprimer plus en avant.Yann wrote:Alors, je condamne comme tu le fais l'affolement médiatique sur la grippe aviaire, totalement iraisonné et injustifié. Mais arrêtons de comparer ce qui est incomparable. On s'en fait plus pour la volaille que pour la centaine de milliers de personnes en train de crever suite au dernier gros tremblement de terre au Pakistan et ailleurs. C'est là l'un des drames de notre temps...
Où est-ce que tu vois un choix à faire entre les humains et les animaux ? Que des personnes soient si seules qu'elles anthropomorphisent leur animal est triste, mais en aucun cas condamnable. Elles tuent des gens ? En empêchent d'autres de vivre ? A l'extrême, elles ne donneraient pas un sous pour des catastophes humaines mais beaucoup pour leur chiot, je trouverais ça très éloigné de mes valeurs, mais en rien condamnable.
Ton paragraphe sur le Pakistan est symbolique, et j'y reviens. Ce n'est pas parce que j'estime qu'on devrait s'occuper des oiseaux (ce n'est pas que de la volaille qu'on mène à l'abattoir) de manière plus humaine, que des personnes vont crever aux Pakistan. Les orphelins qui, les yeux hagards, vont à l'école guidés par leurs automatismes, alors que tout s'est effondré, ne vont pas retrouver leurs parents parce qu'on s'occupe de manière plus humaine des oiseaux. Le fait d'avoir de la compassion pour le peuple juïf ne m'empêche pas d'en avoir autant pour le peuple palestinien. CQFD.
Alors pourquoi me lance-je dans la comparaison "enfants-oiseaux" ? Parce que si la valeur de leur vie n'est en rien comparable, il me semble éloquant quant à l'état d'esprit d'une société réduite à l'utilitarisme d'avoir des méthodes si directes et déshumanisées. Ce qui fait la particularité de l'être humain, c'est de soucier des autres. Où est-il écrit que cela doive se restreindre à sa propre espèce ? Qu'il existe une hiérarchie, c'est évident; mais ne plus du tout s'en préoccuper des espèces inférieurs ? Si s'occuper du plus faible est de l'humanisme, considérer l'animal comme un simple objet est de l'anthropo-égoïsme. Je ne vois pas comment ont peut être à la fois humaniste et égoïste.
En somme, se préoccuper du sort des oiseaux ne me paraît nullement en contradiction avec une pensée humaniste. Elle me paraît même son complément logique.