L’activisme consiste à lutter contre les inégalités, quelques qu’elles soit. S’offusquer du malheur des autres. Ne pas rester passif face à la violence envers le plus faible. Entrer pleinement dans le monde pour en être acteur plutôt que consommateur.

Plaidoyer pour un activisme à tout âge

Je ne cesse de m'interroger face à ces hommes (et certaines femmes) blancs, d'un certain âge, qui se moquent de la jeunesse qui manifeste avec vigueur sur cinq continents pour le climat. Après tout, j'en suis un moi-même, je devrais mieux les comprendre, ces grincheux qui cherchent à percer la moindre contradiction de l'adolescence, qui pourtant en comporte déjà foison, sans avoir à en rajouter une couche supplémentaire. Leur cynisme est si éreintant qu'il m'en fait perdre parfois mon objectivité.…

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Les Kogis, ou comment survivre face à la modernité lorsqu’on valorise la tradition

« Lorsque vos scientifiques étudient la terre ou l’eau, c’est uniquement pour en tirer des bénéfices. Lorsque nous les étudions, c’est pour mieux les comprendre et les aider. Vos hydrologues et géologues nous tuent et tuent la Terre Mère ! », me lance dans le noir de la nuit un représentant du peuple kogi, dont je discerne à peine les traits. Me voilà propulsé émissaire de la civilisation occidentale auprès d’un peuple autochtone colombien, mandataire de compagnies d’extractions mortifères que…

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Féminisme: #metoo, un énième signe du changement de régime égalitariste

Au degré de culture auquel est parvenu le genre humain, la guerre est un moyen indispensable pour la perfectionner encore ; et ce n’est qu’après l’achèvement (Dieu sait quand) de cette culture qu’une paix éternelle nous serait salutaire et deviendrait possible.
Kant, Conjectures sur les débuts de l’histoire humaine

L’émergence du féminisme dans les années 60 est le plus grand bouleversement intellectuel depuis la pensée rationnelle socratique. Sauf que Socrate n’a « que » changé la manière de penser d’une élite, alors que les féministes ont redéfinis les rapports de forces entre homme et femmes, ont renvoyé des traditions millénaires aux oubliettes, ont émancipé l’humanité de son obsession de la nécessité naturelle. Ce n’est pas un hasard si le féminisme accouchera du respect des minorités sexuelles, du droit à l’avortement, de l’écologie, et surtout de la a pensée post-moderne : tout ce qui était inenvisageable jusqu’alors, car la société qui encadrait la reproduction (ou plutôt la survie de l’espèce), est balayé. La contingence s’impose et devient norme. Les femmes deviennent plus que de simples outils à procréer, et accèdent à la catégorie si enviée d’êtres pensants. Les femmes devenant plus qu’un simple utérus, les bases du patriarcat oligarchique sont soufflées. Un Etat total, avec pour nouvelle idéologie l’égalité totale, sort des cendres du vieux monde.
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C’est toi qui l’a voulu

C’est au milieu des souris qui dévorrent les miettes de pain rassi que j’ai eu la mauvaise idée de laisser traîner, et quelques fourmis qui parcourent l’écran comme de mauvais pixels, qu’une vague de nostalgie me prends. Les chiens de garde aboient au dehors, seule la pluie les interrompt. Quelques cafards se rappellent à mon bon souvenir de temps à autre, et mes habits séchés au soleil sentent la lessive bon marché. Est-ce qu’il s’agit là de lignes de plaintes, que je terminerai par un @SwissConfederation ? C’est en fait tout le contraire. Mes réflexions, mes voyages, mes discussion, et mes intuitions me poussaient à le faire. Recommencer à zéro, pour plus d’humilité. Restreindre mon train de vie, qui n’avait rien d’exhubérant, mais que je ressentais malgré tout comme de l’opulance. Travailler dans un nouveau combat perdu d’avance, non parce que je pense pouvoir le gagner, mais parce que si ne mène pas la lutte de toutes mes forces, la honte recouvrera mes derniers instants de lucidités. Expérimenter enfin l’Afrique, elle qui m’a tant donné, et à qui je ne pourrai jamais rembourser ma dette.
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Des géants décimés pour une poignée d’ivoire, les dessous du braconnage d’éléphants au Kenya

La Tanzanie en 6 ans a perdu 60% de ses éléphants. Si par conséquent rien n’est fait, il ne reste que 4 courtes années pour pouvoir voir des éléphants dans ce pays. La pauvreté, l’appât du gain mâtiné de corruption et l’ignorance forment le triptyque dévastateur menant à la ruine de la mégafaune en Afrique. Tous les pays africains, même les plus soucieux de préserver leur richesse naturelle, sont aujourd’hui confrontés au fléau du braconnage. Afin de mieux appréhender la réalité de la lutte pour sauvegarder ce qu’il reste de la vie sauvage en Afrique, je suis parti pour deux semaines afin de participer à un programme au Kenya de soutien aux Rangers. J’y ai rencontré des héros parfois inconscients des dangers auxquels ils font face, car pour une poignée de dollars ils risquent leur vie pour protéger les derniers géants de la savane. Une rencontre passionnée, marquée de respect pour des gens qui risquent tout sans avoir des moyens à la hauteur de leur tâche.

Elephant braconné dans le parc de Tsavo, KenyaLes éléphants disparaissent de l’Afrique, mais pour la plupart d’entre nous cela ne reste que des chiffres qui se soustraient. Car on ne prend conscience de la valeur d’un éléphant que lorsqu’on voit le cadavre de l’un de ces mastodontes. Un immense sentiment de gâchis se mêle à l’odeur insupportable de la putréfaction. Tout ça pour ça ? 5 tonnes ou plus de viande qui ne seront pas même consommées, des mouches qui s’activent avec frénésie, et l’on remarque à peine la défense manquante de l’éléphant trépassé. Pour quelques kilos d’or blanc (environ 2’000 dollars le kilo sur le marché, mais le prix de vente peut atteindre 30 fois cette somme !), les vrais rois de la jungle se font mettre à mort. Car les braconniers, soucieux d’opérer rapidement, tuent la plupart du temps les éléphants pour une seule défense. Ce n’est que s’ils pensent ne pas avoir été repérés par les rangers qu’ils reviennent par la suite sur le lieu de leur méfait pour s’emparer de la défense restante. Les scrupules, les regrets appartiennent au monde de ceux qui observent les éléphants évoluer sans un bruit dans leur milieu naturel, émerveillés que de si grands animaux puissent se déplacer en silence. C’est cet univers, fermé aux braconniers vénaux, que les rangers du Kenya s’acharnent à préserver.

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Virunga, SOCO, complicité des banques

(English version of the letter to UBS is available here)

Le parc des Virunga est le plus ancien parc naturel d’Afrique. Il abrite les derniers gorilles des montagnes, des pêcheurs qui vaquaient en toute quiètude à leurs activités, et foule d’animaux en voie d’extinction, comme les éléphants. Je ne saurais trop conseiller le documentaire « Virunga », un documentaire qui fait figure de manifeste de combat pour une région où les convoitises de l’entreprise pétrolière « SOCO International » sèment la mort et la corruption, et augmente le braconnage des espèces animales menacées.

L’une des manières de venir en aide à cette région qui n’a franchement pas besoin d’aide extérieure pour avoir des problèmes, c’est d’écrire systématiquement à tous les actionnaires de « SOCO International ». La liste intégrale est disponible ici. Ma banque faisant partie de ces actionnaires, voici ce que je lui ai écrit ce jour. N’hésitez pas à vous en inspirer, mais ce type d’action a déjà mené l’Eglise d’Angleterre à réagir (oui, elle fait partie des actionnaires!). A vous de jouer.
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Pourquoi l’écologiste qui s’engage se doit d’être Vert-e

Aux côtés du lieu commun qu'est la sempiternelle phrase "c'est l'atome ou la bougie", le militant vert se voit opposer un autre grand classique : pourquoi "l'écologie" devrait-elle s'intégrer dans la politique ? Pourquoi un parti Vert, plutôt que des partis tentés de vert ? L'écologie n'aurait ainsi pas sa place dans un monde gouverné par l'axe gauche-droite, l'écologie ne devrait pas se plier aux règles idéologiques de la sphère politique. Pour autant que l'idée d'une dépolitisation de l'écologie paraisse…

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Libye : Les coulisses du régime Khadafi

On lui donnerait le bon dieu sans confession : simple et accessible, le visage fendu d'un sourire en demi-lune, Idris Aboufaied est pourtant passé par bien des cauchemars. A la place du bon dieu, la Libye lui a donné 25 ans de prison ferme. Avant d'être, sous les pressions internationales, libéré pour raison médicale. Idris est malade, mais il ne se départit pas de son rire. Et ne regrette pas ses choix de vie. Alors qu'il est jeune médecin, le Libyen…

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