Une demande suspecte à l’ambassade américaine : I have a dream…

Adressé ce jour à l’ambassade américaine à Berne, Suisse :

Monsieur l’Ambassadeur,

Le 4 novembre prochain, votre pays va voter pour se doter d’un nouveau président. Ce président, bien qu’appellé théoriquement à régir uniquement la destiné des USA, va dans les faits avoir une influence dépassant le cadre des frontières américaines; en raison de l’impact que peut avoir le futur changement présidentiel au sein des Etats-Unis, je souhaiterais me voir accordé le droit de participer à l’élection de votre nouveau dirigeant.

Votre pays a dépassé le cadre restrictif de l’Etat-nation depuis au moins la Seconde Guerre Mondiale. Ses décisions, depuis, mènent la politique des Etats-Unis, mais également du monde. Sa responsabilité a été accrue depuis la fin de la Guerre Froide, puisqu’il s’est retrouvé seul au gouvernail, capable d’être aussi bien à l’origine de grandes avancées partout dans la planète comme d’y provoquer le chaos.

Les cartes sont distribuées de telle manière qu’aujourd’hui, la route qu’emprunte l’Union creuse le sillon pour les autres pays. Son influence est telle, que les domaines militaires, culturels, économiques ou sociaux s’en retrouvent profondément modifiés par sa seule volonté. A l’heure de la mondialisation accélérée de ces mêmes domaines, accorder un tel pouvoir au dirigeant américain sans consultation plus large que celle effectuée auprès de son seul peuple serait irresponsable. Le pouvoir du futur dirigeant sera très vaste, à l’heure de défis mondiaux comme le réchauffement climatique – et l’environnement de manière générale -, le terrorisme, la globalisation des marchés économiques. Il aura pour devoir d’utiliser sa force d’action de la manière la plus consensuelle et rassembleuse qui soit. Le corollaire d’un grand pouvoir, c’est de l’utiliser avec parcimonie, et pour faire le bien. Et les défis que nous devons relever, en tant qu’espèce humaine, impliquent de pouvoir y répondre avec force, conviction et éthique. Le futur président aura la lourde tâche de non seulement apporter des réponses aux questions américaines, mais également de tous les pays du globe. Il en va de de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures, assurément, mais aussi vis-à-vis des générations passées, qui ont affrontées bien des périls pour nous léguer la chance de choisir notre destin.

Lincoln expliquait déjà que la démocratie, c’est le gouvernement pour le peuple, du peuple, et par le peuple. A Gettysburg, le président américain rappelait la responsabilité qu’avaient ses concitoyens dans la destinée du pays; sachant quelle part immense dans la destinée du monde exercera le président américain élu en 2008, je ne demande rien d’autre que de pouvoir endosser ma propre responsabilité. Je demande de pouvoir prendre en main ma propre destinée, comme les pères fondateurs l’avaient appelé de leurs voeux en leur temps. Les grands idéaux survivent au temps qui passe, seuls les pratiques se modifient. Vouant un respect sans borne aux idéaux américains, je souhaite qu’ils traversent les âges pour s’affirmer avec actualité, même si cela requiert d’adapter nos pratiques en vigueur. Ne laissons pas mourir sur l’autel de la modernité l’âme de la démocratie, telle qu’imaginée par les visionnaires d’autrefois.

Suivant régulièrement les déclarations des candidats, écoutant avec attention quelle est leur vision du monde qui les entoure et quels sont les remèdes qu’ils souhaitent administrer aux maladies qui nous frappent, je voudrais moi aussi, choisir la personne que j’estime la plus à même de diriger. Choisir d’adhérer ou non aux protocoles internationaux, redessiner la carte du Moyen Orient, se tourner vers des énergies renouvelables ou non me concerne au même titre que les citoyens américains. Devrais-je tourner le dos à ces grandes décisions, sous prétexte que le découpage administratif des peuples en vigueur, l’Etat-nation, rendrait impossible un tel droit ? Les droits ont été conquis de haute lutte, par des rebelles qui n’entendaient pas se laisser dicter leurs obligations sans avoir leur mot à dire. Nos frontières contemporaines doivent être dépassées, elles ne correspondent plus à ce que nous vivons et subissons. Pour reprendre un dicton africain, « je suis ce que je suis parce que tu es ce que tu es ». Les interactions entre individus sont plus fortes que jamais dans l’histoire, tout comme le pouvoir américain est plus conséquent qu’il ne l’a jamais été; je souhaite participer à l’écriture d’une nouvelle page dans l’histoire, au titre de citoyen du monde. Au titre de démocrate. Au titre d’homme respectueux des valeurs sur lesquelles se sont fondées les démocraties en général, et la démocratie américaine en particulier.

N’était-ce pas Kennedy qui lança « Ich bin ein Berliner » ? Laissez-moi crier avec la même force « I am an American ». Je suis un Américain aujourd’hui tout comme Kennedy était Berlinois hier.

Il m’est indifférent que la suite donnée à cette demande prenne forme, pour des raisons administratives et légales, d’une autorisation de vote spécifique ou de l’octroi de la nationalité ; mon seul souci est de pouvoir prendre part au processus électif du 4 novembre prochain.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de ma haute considération.

La réponse sera assurément une fin de non recevoir (blabla, la constitution US ne le permet pas, blabla), mais je trouvais l’idée plutôt drôle, avec un fond de véritable attente.

Cet article a 2 commentaires

  1. meziane

    le p^resident kennedy a serrer la main a cliton quand li etait dans l armee et le fils de kennedy a sauer sa memoire

  2. meziane

    pour une raison j aime bien sranger in the nigt j aime bien les kennedy missoury et son fil est autisme

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